Une star indémodable La guest-star incontestable des soirées ramadhasnesques de la capitale des Hammadites a tout simplement subjugué tout une marée humaine qui a pris d'assaut Béjaïa et l'enceinte du stade. Après 25 ans d'absence sur la scène artistique de la basse Kabylie, la star algérienne de la chanson moderne d'expression kabyle, le chantre incontestable de la Yal Music a animé mercredi soir dernier un gala grandiose et explosif au stade de l'Unité maghrébine de Béjaïa. Un spectacle magnifique, organisé par le comité des fêtes de la ville de Béjaïa et inscrit dans le double cadre des soirées ramadhanesques et des festivités du Cinquantenaire de l'indépendance. La guets-star incontestable des soirées ramadhasnesques de la capitale des Hamadites, voire même de ces dernières années a tout simplement émerveillé tout une marée humaine qui a pris d'assaut Béjaïa et l'enceinte du stade. Malgré la décision de le délocaliser de son premier site, prévu initialement au stade scolaire jouxtant le siège de la wilaya, pour permettre à un nombre important de fans de suivre le gala, le nouveau site s'étant avéré exigu. En effet, dès la rupture du jeûne, une véritable marée humaine, qui nous a rappelé les grandes marches du MCB à l'ouverture politique et le mouvement populaire de 2001, a déferlé sur la paisible ville de Yemma Gouraya qui a été à l'origine des embouteillages immenses aux différentes entrées du chef-lieu. Plusieurs dizaines, voire des centaines de personnes venues de loin, ont pris d'assaut les restos «El Rahma» pour rompre le jeûne à Béjaïa-ville pour être au rendez-vous au stade. «Nous sommes venus de Bouira. D'ailleurs, pour ne pas rater le spectacle nous avons préféré rompre le jeûne ici même à Béjaïa pour être au rendez-vous», nous dira-t-on. Il faut signaler, par ailleurs, que la gratuité de l'entrée a fait que le public est venu des quartes coins de la wilaya, et des wilayas limitrophes, Jijel, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Bouira, Tizi Ouzou...Il était d'ailleurs très difficile, voire même quasiment impossible de contenir une telle marée humaine malgré la présence d'un important service d'ordre et dispositif sécuritaire. Après l'intro, la «touchia» de la Yal Music, le chantre de la musique moderne kabyle, fera une entrée magistrale sur scène à 22h50 avec son fameux mandole à double manche sous un tonnerre d'applaudissements et des youyous du public qui scandait à l'unisson «Imazighen, Imazighen...». En somme, un accueil des plus chaleureux pour un retour tout simplement triomphal. Après les salutations scénographiques, l'artiste amorce son spectacle avec «Azul, Azul...» pour saluer convenablement et souhaiter la bienvenue à son public. Une chanson rythmée, qui annonçait d'ores et déjà la nature du concert. «Après 25 ans d'absence je retrouve enfin la ville et la scène artistique de Yemma Gouraya. Je suis très ému par votre accueil et votre présence en masse. Je vous aime, j'aime la ville de Yemma Gouraya. C'est des retrouvailles qu'on va fêter tous ensemble jusqu'à l'aube», déclare t-il à la fin de sa première chanson pour entamer ensuite «Anzar, anzar,... Anseyi... Douga Douga...». Mais à chaque intervalle, l'artiste appelait au calme les jeunes qui voulaient à tout prix se rapprocher de la scène. «Chantons et dansons jusqu'à l'aube si vous voulez, mais dans le calme s'il vous plaît!» lançait-il à chaque fois. En véritable bête de scène, Takfarinas a su bercer tout une marée humaine qui n'a ménagé aucun effort pour l'accompagner dans son répertoire riche et varié tel que Ouiza, Tebriri, Lwaldine, Way Telha,....et bien d'autres titres. C'était aussi l'occasion ou jamais de rendre un vibrant hommage à son ami le défunt Matoub Lounès en interprétant dans un silence presque de cathédral, la fameuse chanson Aya Louanes. Une minute de silence fut également observée à la mémoire de nos valeureux martyrs qui ont permis à l'Algérie de fêter cette année son cinquantième anniversaire de l'Indépendance. Ravi et surtout très content de son passage plus que réussi dans la basse Kabylie, le roi de la Yal Music clôturera son show vers 2h du matin avec un sentiment de devoir accompli et de pari réussi. «Je suis comblé, je vous promets de revenir l'année prochaine après la sortie de mon nouvel album pour tenir un autre grand gala», lancera-t-il à l'adresse de la presse à sa descente de la scène.