La crise du FNA a abouti au rejet des conclusions du 3e congrès par le département de l'intérieur. La crise du Front national algérien (FNA) se corse à la suite du refus du ministère de l'Intérieur de valider le troisième congrès tenu les 21 et 22 juin dernier à Tipasa. La décision du département de l'intérieur a provoqué l'ire du président du parti, Moussa Touati, qui a décidé de recourir au Conseil d'Etat pour trancher la question de la légitimité du troisième congrès. «J'ai préparé un dossier qui sera déposé prochainement au niveau du Conseil d'Etat pour trancher la question de la légitimité ou non de ce congrès après le rejet de ses résultats par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales», a annoncé avant-hier M.Touati lors d'une conférence de presse animée au siège du parti. La crise du FNA s'est exacerbée au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier, aboutissant à l'empêchement, par les contestataires, du déroulement des travaux du congrès dans la salle Atlas à Bab El Oued, le 21 juin 2012, en procédant à la fermeture des portes de la salle. Devant ce blocage, le président du parti a délocalisé le jour même, le lieu de la rencontre, à l'hôtel Matarès à Tipasa. Cette délocalisation est retenue dans la liste des griefs du ministère de l'Intérieur qui a rejeté les résultats du congrès pour «absence d'autorisation» et «réduction du nombre de la formation du conseil national élue lors de ce congrès par rapport à celui stipulé dans l'article 47 du statut du parti». Pour M.Touati, la correspondance du ministère de l'Intérieur qui rejette les conclusions du congrès «est dépourvue de plusieurs points essentiels dans les correspondances officielles», outre «sa parution 6 jours après les délais légaux». M.Touati a, d'autre part, annoncé l'organisation d'une conférence nationale du parti en septembre prochain pour parachever le congrès dont les conclusions ont été rejetées. Cette conférence discutera de la préparation des prochaines échéances et la révision des statuts du parti. Si le président du FNA conteste la décision du département d'Ould Kablia, les dissidents, eux, remettent en cause la légitimité du congrès. Dans une déclaration à l'APS, Lamine Osmani, représentant des opposants à M.Touati, a affirmé que le congrès «ne répondait pas à de nombreux critères fondamentaux, ce qui confirme son illégitimité». M.Osmani cite la non-convocation des membres du bureau et du conseil nationaux qui a conduit, selon lui, le ministère de l'Intérieur à «appliquer la loi et à refuser ses conclusions». M.Osmani, membre de l'Assemblée populaire nationale a déclaré avoir déposé le 17 juillet dernier auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales une demande pour la tenue d'un congrès extraordinaire du parti sur la base de l'article 43 du statut qui exige la signature des deux tiers des membres du conseil national, précisant n'avoir reçu aucune réponse à ce jour. «175 signatures sur 207 ont été recueillies jusque-là pour la tenue d'un congrès extraordinaire», a-t-il affirmé. Toutefois, Moussa Touati estime que les dissidences «n'influeront pas sur la crédibilité du parti auprès de l'opinion publique» d'autant que le FNA, a-t-il dit, «est habitué à ces turbulences à l'instar de celles de 2002, 2007». D'ailleurs, M.Touati a annoncé que sa formation est en train de se préparer aux élections locales du 29 novembre prochain. Il a souligné que les présidents des bureaux communaux du parti ont déjà commencé à distribuer les formulaires de candidature aux militants en prévision de ces échéances.