La France estime que des discussions doivent être menées avec la Russie pour étrangler financièrement le régime syrien de Bachar Al Assad, a dit hier le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, jugeant que la guerre coûte à celui-ci un milliard d'euros par mois. «On essaie de le serrer au cou si je puis dire par tous les canaux possibles. En particulier, il y a un canal qui paraît parallèle mais qui n'est pas du tout parallèle, c'est le canal financier», a dit le ministre à la radio RTL. «Songez que la guerre lui coûte à peu près un milliard d'euros par mois, il a de moins en moins de réserves. On a compté qu'il n'en avait que pour quelques mois, sauf appui de la Russie et de l'Iran. C'est la raison pour laquelle il y a aussi des discussions qui doivent être menées, au moins avec la Russie», a précisé Laurent Fabius. Jusqu'à présent, la Russie et la Chine se sont opposées à l'ONU à toute mesure coercitive à l'égard du régime syrien, notamment dans le domaine des sanctions. En dénonçant à nouveau un régime «inhumain» dirigé par «un massacreur» le responsable français a réaffirmé que la France n'entendait pas agir militairement en Syrie en dehors d'un cadre international, que ce soit celui de l'ONU ou de l'Otan. Il a aussi une nouvelle fois écarté une éventuelle livraison d'armes à la rébellion, la France étant liée par un embargo sur les armes décrété par l'Union européenne. «Il y a des pays qui apportent des armes au régime, la Russie, l'Iran. Il y a des pays qui apportent des armes à l'opposition, essentiellement des pays arabes», a-t-il rappelé, précisant que la France de son côté se limitait à fournir à cette dernière des équipements non létaux.