Le nouveau chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, fait de l'activisme à propos de la Syrie Le chef de la diplomatie française a réitéré hier à Berlin, que toute action (militaire) contre la Syrie ne peut être menée que dans le cadre des Nations unies. Entre Paris et Berlin, qui accumulent les sujets de discorde depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau président français, François Hollande, la tension se fait sentir. S'efforçant de les désamorcer, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius a rencontré lundi soir son homologue allemand, Guido Westerwelle, pour «rapprocher les points de vue». Lors de cette visite éclair, il a évidement été question de la Syrie. Dernier contentieux en date, les propos du président français. Jusqu'à la semaine dernière, aucune intervention armée en Syrie n'était envisageable. Or, la déclaration de Hollande a, non seulement, fait réagir le président Russe, son homologue chinois, mais aussi fait bondir le gouvernement et l'opposition allemands. A ce sujet, Fabius a souligné que «le point central», selon la France, était que «toute action menée (contre la Syrie) ne peut être que dans le cadre des Nations unies». Une déclaration qui devrait rassurer l'Allemagne qui redoute un nouveau «cavalier seul» français, à l'image de l'expérience libyenne de mars 2011. «Les modalités d'action en Syrie doivent être définies par les Nations unies», a dit Laurent Fabius à Berlin. Il a toutefois souligné qu'«au Conseil de sécurité, les décisions sont difficiles puisque les Russes et les Chinois ont affirmé leur opposition sur telle ou telle décision». «Les modalités choisies dépendront de l'évolution de la situation et du comportement de M.Assad lui-même», a affirmé le chef de la diplomatie française, pour lequel le régime syrien «finira par tomber sous le poids de ses crimes». «Il y a eu tellement d'exactions», selon lui. Aucune solution durable n'est possible tant que M. Assad sera aux responsabilités.» De son côté, Guido Westerwelle a souligné que le gouvernement allemand «partageait à 100%» la colère exprimée par le président français lorsqu'il a évoqué, la semaine dernière, la possibilité d'une intervention militaire en Syrie sous mandat de l'ONU, clairement rejetée par Berlin. Se disant «inquiet» et «choqué» par les violences infligées par le régime de Bachar Al Assad aux populations civiles, Westerwelle insiste sur la nécessité de parvenir à «une solution politique», pour faire plier Damas. «Personne ne doit étendre une main protectrice au-dessus du régime» de Bachar Al Assad, a-t-il dit, désignant implicitement la Russie. En coulisses, les diplomates allemands affirment que Moscou reconnaît que le «régime Al Assad est allé trop loin». Berlin se dit «plus proche de Paris que de Moscou» à propos de la Syrie Par ailleurs, «En riposte» au renvoi des ambassadeurs syriens de plusieurs capitales européennes et nord-américaines, le ministère syrien des Affaires étrangères a annoncé hier que le gouvernement de Damas avait décidé d'expulser plusieurs ambassadeurs occidentaux, à savoir, les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, de Grande-Bretagne, de Suisse, de Turquie, d'Italie, et d'Espagne, ainsi que les chargés d'affaires belge, bulgare, allemand et canadien. Ces derniers ne se trouvent pas actuellement sur le sol syrien. Le président du Conseil de sécurité pour le mois de juin et Représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU, M.Li Baodong, a déclaré lundi soir qu'il était essentiel pour le Conseil de manifester un «soutien indéfectible» aux efforts de médiation internationales en Syrie. «Nous devons être unis et adresser un message fort», a-t-il affirmé, en insistant sur l'importance d'appuyer le plan en six points de l'envoyé spécial conjoint des Nations unies pour la Syrie, M.Kofi Annan.