Référendum au Sud-Soudan : Pressions du Conseil de sécurité sur Khartoum Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé mardi sa “profonde préoccupation” concernant les retards dans l'organisation du référendum au Sud-Soudan, tandis que le chef des Nations unies a annoncé une augmentation du nombre des troupes de l'ONU dans le pays. Ban Ki-moon a cependant expliqué devant le Conseil de sécurité que les forces de l'ONU ne pourraient pas empêcher la guerre si des hostilités devaient éclater à l'approche du référendum le 9 janvier. Le Sud-Soudan et la région riche en pétrole d'Abyei doivent voter dans le cadre de deux référendums qui pourraient consacrer la partition du plus grand pays d'Afrique. Ces votes sont prévus par les accords de paix conclus en 2005 qui ont mis fin à deux décennies de guerre civile (2 millions de morts). Lors d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité, celui-ci s'est dit “profondément préoccupé par l'intensification de la violence et de l'insécurité au Darfour”, où l'ONU estime qu'il y a eu au moins 300 000 morts depuis 2003. Quelque 55 jours avant les référendums d'autodétermination au Sud-Soudan et dans la région d'Abyei, le Conseil de sécurité “se déclare préoccupé par les retards persistants observés dans le versement à la commission (électorale) de l'intégralité des fonds nécessaires à la poursuite des préparatifs”, a ajouté une déclaration du Conseil lue par le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague. Il a appelé à de nouveaux efforts pour s'assurer que le vote aura bien lieu en temps et en heure, ce que beaucoup de diplomates à l'ONU estiment impossible. R. I./Agences Après la condamnation à mort de Tarek Aziz : Talabani affirme qu'il “ne signera jamais” l'ordre d'exécution Le président irakien, Jalal Talabani, a indiqué hier dans une interview qu'il “ne signerait jamais” l'ordre d'exécution de Tarek Aziz, l'ancien vice-Premier ministre de Saddam Hussein condamné à mort. “Non, je ne signerai pas un ordre de ce genre parce que je suis socialiste. Je compatis avec Tarek Aziz, car c'est un chrétien irakien ; et c'est en outre une personne âgée qui a plus de soixante-dix ans. C'est pourquoi je ne signerai jamais cet ordre d'exécution”, a déclaré le président d'origine kurde lors d'une interview à la chaîne internationale française France 24. Tarek Aziz a été condamné à mort le 26 octobre par la Haute Cour pénale irakienne, pour son rôle dans l'élimination des partis religieux. Agé de 74 ans, de santé fragile, il est emprisonné depuis sa reddition fin avril 2003, un mois après l'invasion américaine de l'Irak. Il a été condamné à mort en même temps que deux autres piliers du régime de Saddam Hussein, l'ancien ministre de l'Intérieur Saadoun Shaker et l'ancien secrétaire du dictateur, Abed Hmoud. “Je pense que la page des exécutions (...) doit être tournée, sauf concernant les crimes perpétrés dans la cathédrale du Notre-Dame du Perpétuel secours et les crimes contre les pèlerins chiites et les lieux saints”, a ajouté M. Talabani. Ce dernier a encore souligné que l'Irak “a besoin d'une politique de clémence, de pardon et de réconciliation nationale”. Par ailleurs, il a affirmé que les crimes à l'égard des chrétiens étaient “condamnés par tous les Irakiens” et que le nouveau gouvernement lutterait pour que les “bandes” d'Al-Qaïda puissent être “éradiquées l'année prochaine”. R. I./Agences