La classe politique n'a pas ménagé son vocabulaire pour dresser un réquisitoire en règle contre «la logique du pourrissement» adoptée par le gouvernement Ouyahia à l'encontre des enseignants grévistes. Dans un communiqué rendu public hier, le FLN a qualifié le mode de gestion du gouvernement d'«autoritariste, par l'introduction de nouveaux éléments de tension». Tout en mettant en garde contre les solutions improvisées et irresponsables qui constituent une véritable menace sur l'année scolaire, le FLN estime que seul le «dialogue et la concertation sont à même de permettre une solution satisfaisante à ce conflit entre les légitimes aspirations socioprofessionnelles des enseignants et le droit inaliénable de nos enfants à la scolarité». Pour sa part, le secrétariat politique du Parti des travailleurs, réuni en session hebdomadaire, a mis en garde contre de telles «pratiques porteuses d'une destruction totale de l'école publique algérienne, par l'élimination des enseignants». Le Parti du renouveau algérien, première formation à réagir, estime que le gouvernement cache mal des velléités politiques dans son traitement de ce conflit purement syndicaliste. Ainsi, le PRA a imputé la responsabilité du pourrissement de la situation au pouvoir qui «s'entête à opposer son refus politique pour une revendication légitime et constitutionnelle». Par ailleurs, le Comité citoyen pour la démocratie et de la République partage le même avis que le PRA. Il préconise une solution globale par plus d'ouverture et de respect des libertés fondamentales.