Une grandiose rencontre à Alger clôturera ce cycle de sorties à la fin du mois prochain. Le président du mouvement Wafa, Ahmed-Taleb Ibrahimi, poursuit son cycle de sorties et de visites à travers le territoire national. Une occasion pour l'un des candidats potentiels les plus sérieux de tâter le pouls de l'Algérie profonde et de réactiver les instances locales de son parti, que Zerhouni avait interdit et réprimé sans fournir la moindre raison plausible. Ainsi, «après les six sorties qui ont permis à Taleb de constater que sa popularité est restée très importante, nous indique le porte-parole de son parti, Mohamed Saïd, d'autres visites sont prévues tout au long du mois prochain». Pas moins de sept rencontres régionales avec les notables et les cadres du parti sont ainsi prévues dès le week-end prochain. Taleb sera ainsi l'hôte de Boumerdès, Adrar, Mascara, Mostaganem, Béjaïa, Sétif, Tébessa, Khenchela, Souk-Ahras, Médéa et M'sila. Une réunion exceptionnelle du bureau national du mouvement Wafa est prévue à Batna. C'est à la suite de cette rencontre, croit-on savoir, que la décision définitive sera prise par rapport à la participation ou non de Taleb au prochain scrutin présidentiel. Une grandiose rencontre à Alger doit clôturer ce cycle de sorties sur le terrain, qui en annonce d'autres dans le cadre de la future campagne électorale, dans le cas où le président de Wafa devrait confirmer sa candidature à la magistrature suprême. Celui qui s'était retiré en 1999 et qui avait quand même obtenu la seconde place avec plus d'un million de voix, refuse catégoriquement de «faire de la mauvaise figuration». Il est donc hors de question que le président de Wafa officialise sa candidature avant d'avoir reçu de solides garanties sur la régularité et la transparence du prochain scrutin présidentiel. Il est à prévoir que cette annonce interviendra vers le milieu du mois prochain. Une période propice, dit-on, puisque la crise du FLN aura connu son épilogue d'une manière ou d'une autre, alors que les actions communes que comptent mener les candidats dans une plate-forme devraient également être finalisées. Sur ce chapitre, nous apprenons que les grandes lignes défendues depuis toujours par Ahmed Taleb Ibrahimi figureront toutes dans ce document, auquel le gouvernement n'a pas d'autre choix que de s'y plier s'il ne veut pas réitérer le triste scénario de 1999. Si, pour ce qui concerne la neutralité de l'institution militaire, tout semble indiquer que de solides garanties ont été obtenues, rien n'est moins sûr pour ce qui concerne les deux autres conditions. A savoir, la neutralité du gouvernement et de l'administration, mais aussi l'arrêt de l'utilisation des deniers publics au profit d'un seul candidat, le président Bouteflika en l'occurrence. Il est vrai que le gouvernement, par la voix de Zerhouni a opposé une fin de non-recevoir à ces deux doléances. Cela ne veut quand même pas dire que les pouvoirs publics ne reculeront pas si les rapports de force penchent en leur défaveur. C'est la politique suivie régulièrement par le gouvernement, comme le prouve, notamment, la crise de Kabylie et la grève des lycées. Sur le plan politique, en effet, la revendication formulée par Taleb, indique le secrétaire général de Wafa, est plus que recevable «partant du constat que le ministre de l'Intérieur a officiellement pris fait et cause dans un conflit intra-partisan concernant directement la candidature de Bouteflika, alors que le chef du gouvernement soutient au nom de son parti un second mandat de son chef de l'Etat». Dans tous les cas de figure, le bras de fer ne fait que commencer. De chaudes empoignades sont à prévoir dès les premiers jours de l'année prochaine dans la mesure où Taleb, demeuré scrupuleusement fidèle à ses sympathisants et militants, dont la crédibilité n'a fait que se renforcer durant ces cinq longues et dures années, est un homme redoutable avec lequel il faudra compter.