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L'économie turque : du fil à retordre
Soutenue par les investissements étrangers
Publié dans La Tribune le 08 - 09 - 2008

De notre envoyée spéciale à Istanbul
Hasna Yacoub
En 2008, les héritiers des padichahs ottomans cherchent toujours à conquérir le monde. Mais cette fois-ci, pas besoin d'épée ou de bouclier. Juste un tissu et des ciseaux. Faire de la Turquie la capitale de la mode du monde est le rêve des Turcs. Juste un rêve.
Le pari est loin d'être gagné. A la 12ème Foire internationale de la mode, organisée du 28 au 30 août dernier à Istanbul, 342 marques ont été présentées par plus de 400 entreprises, 33 pays ont été invités et plus de 4 500 personnes, dont une majorité de professionnels, ont visité la grande exposition.
A l'ouverture de cette grande manifestation, le ministre du Commerce extérieur, M. Kürsad Tüzmen, a affiché les ambitions de son pays : «Nous prévoyons un chiffre d'affaires de 40 milliards de dollars en 2010 et nous allons doubler ce chiffre dans les prochaines années car nous aspirons à faire d'Istanbul la capitale de la mode.»
Mais est-ce suffisant pour relancer le secteur du textile en Turquie ? Il s'agit, précisons-le, d'un secteur pilier de l'économie de ce pays, qui souffre depuis quelques années déjà de l'invasion des produits chinois et depuis quelques semaines de la prise de position du gouvernement turc dans le conflit ayant opposé la Russie à la Géorgie. Concernant ce dernier point, il est affirmé que les exportations de la Turquie vers la Russie et d'autres pays européens ont énormément chuté, mettant dans la tourmente plusieurs industriels. C'est d'ailleurs la raison qui a poussé la Turquie à se tourner vers d'autres pays comme l'Afrique du Nord et les pays de l'Est (Bulgarie,
République tchèque…). De même, après la menace de la Russie de boycotter les produits turcs, le ministre du Commerce extérieur, M. Kürsad Tüzmen, a prévenu de prendre des mesures similaires. Mais le plus perdant dans cette tension est, bien sûr, la Turquie dont la Russie est le premier partenaire commercial avec 18,9 milliards d'euros en 2007, la Russie exportant principalement des hydrocarbures vers la Turquie.
Quant aux produits chinois, ils pullulent dans les marchés, boutiques et rues de la ville d'Istanbul. De moindre qualité, certes, mais à un prix beaucoup plus bas, les produits chinois sont de plus en plus prisés par les citoyens. Et cela, malgré le nationalisme expansif des Turcs. La cherté de la vie et le manque de ressources les obligent à reléguer leur amour de la patrie au second plan. «La crise dans le secteur du textile s'est fait ressentir à partir du moment où la classe moyenne a commencé à glisser vers le produit chinois», avoue une
journaliste turque.
Selon des chiffres communiqués par l'OTIAD (Osmanbey Textiles Businessmen Association), le taux de pénétration du marché turc par les produits chinois est de 13%. Ce taux officiel ne semble pas très élevé mais il aurait poussé, selon des indiscrétions de certains opérateurs turcs, plusieurs industriels du textile à mettre la clé sous le paillasson. Les représentants d'Osmanbey qui regroupe 4 000 entreprises de textile, dont 800 membres, ne partagent pas ce point de vue. Ils commencent leur réponse à toute question relative au «risque de la concurrence chinoise», par cette précision -de taille- : «Nous sommes des designers et des créateurs de modèles, la Chine est une usine.» Ils expliquent par la suite avec beaucoup de subtilité qu'il n'y a aucune comparaison à faire entre le produit turc et le produit chinois. «Nous avons nos produits, nos marchés et nos partenaires. Il n'y a pas de comparaison à faire. Nous avons différentes marques pour cibler différents marchés, à l'exemple de Balezza qui cible le marché russe.» Selon les statistiques d'OTIAD, les exportations de ses membres s'élèvent annuellement à 22 milliards de dollars sur un total qui atteint les 30 milliards de dollars pour l'ensemble des exportations du pays. «60% des produits exportés sont des marques turques et la potentialité du secteur est en augmentation continue depuis une quinzaine d'années, date du début de notre professionnalisation. 99% des entreprises affiliées à Osmanbey ont leur propre designer. La Turquie a créé une école (IMA) de la mode pour former nos propres professionnels», déclarent fièrement les responsables de cette association qui assurent également que l'adhérent à l'OTIAD répond à des critères stricts, raison pour laquelle cette association est incontournable dans le marché du textile. «Nous pouvons satisfaire n'importe quelle commande dans les deux à trois semaines au maximum», a assuré M. Oknatic, vice-président d'OTIAD. Pour mieux étayer leurs dires, les responsables d'Osmanbey offrent une visite guidée aux journalistes étrangers (invités à la Foire internationale de la mode) dans la rue portant le nom de cette association.
Dans la rue Osmanbey, une portion considérable du marché, composé des 4 000 entreprises, s'est nichée dans ce centre commercial, produisant leurs propres marques, exportant vers plus de cinquante pays.
Approximativement, 40% des exportations de textiles et de prêts-à-porter turcs proviennent d'Osmanbey. Accueillant des milliers de clients et de visiteurs chaque jour, la rue d'Osmanbey est un centre de la mode unique avec des vitrines de magasins disposées de façon contemporaine dans un décor attirant, qui se targue d'une grande diversité de produits et d'un environnement d'achat moderne et ordonné : vêtements pour femmes et hommes, vêtements pour enfants, tricots, blousons, vestes, coton peigné, articles de sport, robes du soir, habits de grossesse, fabrication de tissus… Une gamme de produits qui font d'Osmanbey le pouls d'Istanbul. Mais, au niveau de ces boutiques, il ne s'agit pas de vente au détail mais d'exposition des modèles en vitrine. A l'intérieur des commerces sont rangées les commandes des exportateurs. Il est aisé de voir devant chaque série de produits rangés une pancarte spécifiant le pays destinataire : des tailleurs pour la Libye, des robes pour la Hongrie ou encore des costumes pour le Royaume-Uni. Les exportateurs de différents pays passent par
Osmanbey pour faire les commandes. L'association se charge de faire l'intermédiaire avec les entreprises turques. Cette procédure est suivie par une majorité des exportateurs de différents pays mais pas de ceux d'Algérie. Ces derniers se «passent» d'intermédiaires. Selon le président d'OTIAD, M. Serhat Çetinkaya, «les exportateurs algériens ne choisissent pas Osmanbey parce que c'est cher. Nous avons quelques partenaires, mais ils sont très peu nombreux». Cher, c'est le cas de le dire, à Istanbul tout est cher actuellement, contrairement à ces années où la monnaie européenne coûtait des dizaines de fois la valeur de la lire turque (YTL). Actuellement, un euro représente 1,7 YTL et, avec une lire, on ne peut s'offrir qu'un pain (0,8 YTL). Quant aux produits textiles, les prix varient entre 100 et 600 YTL ou même plus chez les exposants d'ITKIB (l'Union des exportateurs de textile et confection d'Istanbul), l'organisatrice de la 12ème Foire internationale de la mode dont 44% sont des adhérents d'Osmanbey. Une petite conversion de la YTL vers le dinar renseigne sur la cherté de ces produits pour le consommateur algérien. Pourtant, les produits de textile turc inondent notre marché.
Quel est le filon trouvé par les jeunes importateurs algériens de ces produits ? Ces derniers sont, dans leur majorité, des importateurs «au noir». Leur commerce est alimenté par ce qui est communément connu en Algérie, «des porteurs de cabas». Pour les trente kilos de poids autorisés pour un voyageur en avion, le «bessnassi» algérien offre le billet à un ou deux de ses connaissances, sinon aux membres de sa propre famille, et se dirige en leur compagnie vers les grands quartiers de textile d'Istanbul où une grande majorité des confectionneurs exercent au noir et offre leurs produits à bas prix.
A Merkez Efendi ou encore à Topkapi, la production de textiles se fait au kilo, c'est carrément une montagne de tissus qui s'offre au visiteur ! A Akatöy, c'est le même scénario qui se répète à la différence que, dans cette commune, les commerçants turcs parlent arabe –ce qui facilite donc la communication avec les Algériens ou ceux originaires de différents pays arabes.
Avec ce filon, les Algériens n'ont pas eu à répondre à l'invitation d'ITKIB. Aucun opérateur algérien n'était
présent d'ailleurs. Une erreur, selon des représentants d'une multinationale marocaine qui ont affirmé que la 12ème Foire internationale a été «une très bonne opportunité pour nous.
«Nous avons très bien négocié. C'est dommage que les Algériens ne se soient pas présentés.» Reda Bouras, le
représentant du R. Holding marocain à ITKIB, une multinationale spécialisée dans la fabrication de jeans, a affirmé que 32 entreprises marocaines ont été conviées à cette foire mais le manque de place dans le transport aérien a contraint une majorité à rater cette manifestation.
Les opérateurs des Etats-Unis, d'Allemagne, des Emirats arabes unis, de Belgique, de France, des Pays-Bas,
du Royaume-Uni, d'Irlande, d'Espagne, d'Israël, de Suède, d'Arabie saoudite, de Jordanie ou encore
de Grèce ont tous répondu à l'invitation d'ITKIB. Avec un volume d'échanges d'environ 1 milliard de dollars, la Foire internationale du textile à Istanbul est l'un des événements les plus importants dans la vie économique de la Turquie qui a pu en un laps de temps court rattraper le retard flagrant qu'elle avait accusé des années durant. Mais sans pour autant améliorer le niveau de vie de ses citoyens. Dans le pays d'Atatürk où le seuil de pauvreté est fixé à 1 200 YTN, 1,5 million des 15 millions d'habitants d'Istanbul vivent avec le SMIG qui est d'environ 700 lires turques. Après une privatisation étendue dans différents secteurs (télécoms, réseau ferroviaire, gaz…), il n'y a pas une grande amélioration dans le niveau de vie des Turcs. «Les devises étrangères tiennent l'économie turque debout mais ce n'est qu'une façade», explique une habitante d'Istanbul qui, pour étayer ses dires, ajoute : «La Turquie exporte beaucoup mais le pays importe plus. C'est là le déséquilibre de la balance financière. Officiellement, il y a 3 millions de chômeurs sur les 70 millions d'habitants mais combien y a-t-il de personnes qui perçoivent un salaire au-dessus du seuil de pauvreté ? Heureusement que le marché noir existe en Turquie, c'est grâce à ce dernier que les gens réussissent difficilement à boucler leurs mois.»
Le constat n'est pas très réjouissant et la Turquie apparaît du coup tel un château de cartes qui risque de s'écrouler au moindre coup de vent. Ses dirigeants aspirent à rejoindre l'Union européenne afin de
solidifier et stabiliser l'économie de leur pays. Mais peu de Stambouliotes croient à cette adhésion : «On ne veut pas de nous.» Istanbul, qui doit son destin si singulier à sa double voie de passage entre le nord et le sud, l'est et l'ouest, avec les deux ponts sur le Bosphore qui animent d'une façon considérable le trafic entre l'Asie et l'Europe, se retrouve ainsi prise dans un tourbillon d'instabilité économique qui risque de tout emporter dans les prochaines années si aucune mesure n'est prise. Car, même si la métropole stambouliote donne l'envie à
quiconque d'y passer un séjour de rêve, elle n'offre pas l'illusion de ce rêve à ses habitants…
qui cachent mal leur misère.
A Istanbul, la vie reste ardue et pénible.
H. Y.
Osmanbey ou le pouls de la mode turque
A Osmanbey, on peut trouver plus de 4 000 entreprises qui produisent sous leurs propres labels. La conception, la production et la mode sont créées depuis 40 années dans cet énorme centre commercial par le million de gens qu'il emploie. Osmanbey, innovateur, ancien et dynamique, est un centre d'occasions infinies. Il est si facile de trouver ce que l'on veut : vêtements pour femmes, hommes et enfants, tricots, manteaux, vestes, articles de sport, habits de grossesse et production de tissus. OTIAD (Osmanbey Textiles Businessmen Association), la force organisée d'Osmanbey, a été établie le 2 août 1999. Avec plus de 800 membres, l'association représente le marché d'Osmanbey. A travers ses
efforts pour la restructuration de toute l'infrastructure et la superstructure d'Osmanbey, OTIAD coopère avec toutes les associations et les syndicats qui représentent le secteur turc des textiles et du prêt-à-porter. L'association œuvre à trouver des solutions aux problèmes dans ce secteur. Le but d'OTIAD est d'augmenter ses exportations de façon continue et de se positionner dans le marché mondial à travers de nouveaux contrats d'affaires. OTIAD organise régulièrement quatre foires par année, deux à Moscou – Unistyle, Foire de la mode turque- et une à Almaty (Kazakhstan) et à Kiev (Ukraine). OTIAD
organise aussi des programmes de formation pour remettre à niveau la connaissance professionnelle et commerciale de ses membres dans l'industrie.
De plus, l'association coopère avec plusieurs installations pédagogiques pour fournir aux centaines de gens employés dans le marché Osmanbey le personnel compétent nécessaire, stylistes et modélistes. OTIAD s'implique aussi dans d'autres activités, grandes et petites, telles que la publication du magazine Moda Osmanbey.
H. Y.
Istanbul Moda Akademisi : pour jouer dans la cour des grands
Créée en janvier 2008, l'Académie de la mode d'Istanbul (IMA) est chapeautée par l'Union des Exportateurs de Textile et Confection d'Istanbul (ITKIB). D'une capacité de 250 places, l'IMA offre à ses étudiants la possibilité de se former dans les plus grandes écoles de la mode dans le monde. Après deux années d'études dans son sein, les étudiants d'IMA ont la possibilité de rejoindre de grandes institutions en Italie, à Londres, en France ou encore l'université de Nottingham Trent (UK), afin de suivre des formations en design, marketing, technologie de la mode ou encore la photographie de mode. «Notre but est la renaissance de la Turquie comme capitale de la mode» a dit M. Sezer Mavituncalilar, le directeur de l'académie qui affiche son intention de «travailler sans relâche afin d'atteindre nos ambitions». Participant à la formation des professionnels de l'industrie du textile et de la mode en Turquie, l'Etat prend en charge 9% des frais de formation. IMA a commencé à offrir des stages de courte durée en janvier 2008 et continuera à dispenser un enseignement académique avec des cours semestriels.
H. Y.
L'économie turque en chiffres
En 2007, les importations turques ont enregistrées une augmentation de 21,8%. Cette augmentation est due à la forte demande intérieure, les prix élevés du pétrole, la forte turkish lira et la croissance de la demande de produits d'exportation turcs fortement tributaires des importations d'intrants dans la production.
La part des biens d'équipement dans le total des importations a été de 15,9% avec une augmentation de 15,9% par rapport à 2006.
Les importations de biens intermédiaires, représentant 72,7% du total des importations, ont atteint jusqu'à
123,6 milliards de dollars avec une hausse de 24,1% par rapport à l'année précédente.
Une augmentation de 16% a été enregistrée dans les importations de biens de consommation à la fin de 2007 alors que cette part des biens de consommation était de 11% avec une valeur de 18,7 milliards de dollars.
En ce qui concerne les principaux secteurs, la part des produits agricoles dans le total des importations n'a représenté que 2,7%. Les importations pour l'exploitation minière et de produits d'extraction ont totalisé 14,9%. La part des produits manufacturés a été de 78,8% avec une valeur de 133,9 milliards de dollars en 2007 et avec une augmentation de 21,3% par rapport à l'année précédente.
H. Y.
La lire turque : émergence fragilisée par le risque d'inflation
En janvier 2005, la Turquie a introduit sa nouvelle monnaie, la «nouvelle livre turque», ou «yeni turk lirasi», délestée de six zéros par rapport à l'ancienne. Rappelons qu'en Turquie l'unité monétaire était devenue le «milyon», à force de poussées inflationnistes. Pour la même valeur, il y avait jusqu'à quatre pièces différentes. Le billet de 1 000 000 TL est donc devenu 1 YTL, de même pour les pièces de monnaie et cela, grâce au plan de stabilisation économique fondé sur l'éradication de l'inflation et sur la stabilisation de la parité de la livre turque face au dollar, mis en place par le gouvernement avec l'appui du FMI. Ainsi, la croissance de la masse monétaire était contrôlée par la Banque centrale sur le principe du «currency board» (pas de création monétaire au-delà des entrées nettes de capitaux internationaux). Ce plan a donné rapidement des résultats. Depuis 2002, l'économie turque est entrée dans un nouveau régime de croissance, avec une progression du PIB de 7% par an en moyenne, contre 3,7% sur la décennie 1990. Les gains de productivité ont été très élevés (4% par an depuis 2000) et l'investissement, tant domestique qu'étranger, s'est fortement accru. L'inflation est tombée sous les 10%, avec une dette publique ramenée à 50% du PIB. Et la livre turque fait preuve d'une excellente tenue face aux grandes devises : sous les 1,2 contre 1 dollar, son meilleur niveau depuis six ans et demi, et à 1,7 contre 1 euro. Mais la livre turque présente plusieurs indices de fragilité. Premièrement, elle n'est pas stable puisque à la mi-2006 elle a perdu d'un seul coup environ 25% de sa valeur contre le dollar ou l'euro pour revenir ensuite progressivement à ses niveaux antérieurs. En deuxième lieu, son taux d'intérêt est anormalement élevé, c'est une monnaie qui est artificiellement dopée. Enfin, et comme la balance courante turque est durablement déficitaire, la livre est logiquement poussée à la baisse mais les grands organismes la soutiennent (FMI et Banque mondiale). En résumé et selon des économistes, la Turquie risque «un choc inflationniste».


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