Les autorités algériennes refusent de réagir à cette nouvelle provocation avant de connaître le fin mot de l'histoire C'est un journal marocain, Maroc Hebdo, connu pour sa virulence en direction des autorités algériennes, qui s'est chargé de lancer le ballon-sonde dans un long dossier exclusivement consacré à la question du Sahara occidental et, comme de juste, de notre pays.Dans un grand dossier réservé au sujet, le journal, que l'on dit proche de certains milieux décideurs du pays, annonce des «poursuites judiciaires contre des Algériens et le Polisario». Une interview d'un avocat marocain, Mohamed Ziane, indique que «le rapport détaillé de l'ONG France Libertés ainsi que les témoignages d'anciens prisonniers constituent des preuves juridiques que le Polisario et l'Algérie sont coupables de crimes de guerre». Dans une précédente édition, notre journal faisait état du livre-témoignage d'un ancien détenu et la manière dont il avait été traduit et édité en temps «réel» en France pour dire que quelque chose de ce genre était en gestation. Il ne s'agit, estiment les observateurs, que d'une autre diversion destinée à gagner du temps pour ne pas avoir à permettre au peuple sahraoui de décider souverainement de son destin. La plainte n'a toujours pas été déposée alors que même la juridiction n'a pas été «choisie» selon les propres aveux de cet avocat. S'il a été possible de faire dire aux anciens détenus tout ce qui était nécessaire pour rendre consistant le «dossier d'accusation», il reste quand même certain que le Maroc est le pays le moins bien placé pour intenter quelque procès pour crime de guerre ou atteintes aux droits de l'homme. Il faudrait, avant cela, qu'il éradique ses geôles souterraines, qu'il cesse les tortures et les exécutions sommaires et qu'il fasse son mea-culpa. Ce ne sera certes pas pour demain. Le journal, qui répond au président algérien, soutient que «le règlement de la question sahraouie est entièrement tributaire d'Alger», démentant au passage une réalité devenue évidente aux yeux de tous. Ce n'est pas tout. Une pareille sortie vient confirmer que le Maroc continuera d'exercer son chantage sur les pays du Maghreb arabe, consistant à lui attribuer le Sahara occidental sans autre forme de procès sous peine de continuer à bloquer le plan d'édification de l'UMA. Si notre pays ne cesse de soutenir que la question du Sahara occidental n'a rien à voir avec l'UMA et est du ressort exclusif de l'ONU, le Maroc ne cesse de soutenir la thèse absolument inverse. Force est de dire, dès lors, que les pays du Maghreb iront en rangs dispersés à la réunion des 5+5, prévue le 2 décembre à Tunis. Pis encore, la réunion des chefs d'Etat maghrébins, attendue avant la fin de cette année, risque de n'être d'aucun effet sur la relance du processus d'édification de l'UMA dont le sommet d'Alger est toujours bloqué par Rabat depuis de nombreuses années. Il est établi que l'affaire du Sahara occidental est définitivement entre les mains de l'ONU, plus précisément de son Conseil de sécurité qui a unanimement adopté le plan Baker portant autodétermination du peuple sahraoui dans un délai de 5 ans. Le plan, qui obéit au droit international, a violemment été rejeté par le Palais royal, ce qui constitue un défi à la face de la communauté mondiale. Le second du genre depuis l'humiliante attaque de l'îlot du Persil en 2002. Les dernières déclarations du Premier ministre espagnol à partir d'Alger, conformes à la vision du Conseil de sécurité onusien, semblent avoir fini d'affoler le Palais, contraint de recourir à des diversions encore plus «rocambolesques» que celles qui avaient consisté à laisser activer légalement le Flam (Front de libération de l'Algérie marocaine)», revendiquant la bagatelle de 900.000 km² du territoire algérien. Les autorités algériennes ont préféré ne pas commenter cette nouvelle montée au créneau marocaine en attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire. La diplomatie algérienne avait violemment réagi à la question du Flam, convoquant l'ambassadeur marocain pour exiger des explications, obligeant le palais à faire marche arrière en ordonnant au procureur du roi d'ouvrir une enquête.