«Les ravisseurs des diplomates algériens ont mis à exécution leur ultimatum» Hier, Messaâd, la paisible localité des Hauts-Plateaux de la wilaya de Djelfa, a pleuré à chaudes larmes son digne fils. Le couperet est tombé dans la soirée d'avant-hier et l'annonce a suscité une grande émotion au sein des citoyens algériens. En détention depuis cinq mois, le vice-consul algérien à Gao, Tahar Touati, a été froidement exécuté par ses ravisseurs du groupe terroriste dénommé Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). C'est dans un communiqué rendu public par le Mujao que cette exécution a été annoncée. «Les ravisseurs des diplomates algériens ont mis à exécution leur ultimatum en procédant à la mise à mort du vice-consul d'Algérie à Gao, dans le nord du Mali», a rapporté le site mauritanien Sahara Media Agency précisant que «le vice-consul a été exécuté dans la matinée du samedi 1er septembre». Selon le communiqué, l'exécution de l'otage est intervenue à la «dernière minute» lorsque les négociateurs se sont retirés des discussions pour libérer l'otage. Plus provocant encore, le Mujao s'est même permis le luxe dans son communiqué de renouveler ses menaces d'attentats qui viseraient des bâtiments publics et des institutions en Algérie. L'information a été curieusement très relayée par les médias marocains et les chaînes d'information Al Jazeera et Al Arabya. Hier, Messaâd, la paisible localité des Hauts-Plateaux de la wilaya de Djelfa, a pleuré à chaudes larmes son fils. M.Touati fait partie des sept otages algériens enlevés le 5 avril dernier au consulat d'Algérie à Gao, au nord du Mali, par ce groupe terroriste. Cet acte terroriste qui exhume le douloureux épisode de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, deux diplomates algériens exécutés par Al Qaîda à Baghdad. Au ministère des Affaires étrangères c'est l'expectative. Le ministère a indiqué hier, que l'information relayée par un certain nombre de sites Web au sujet d'un communiqué annonçant l'exécution du fonctionnaire consulaire algérien Tahat Touati «fait actuellement l'objet de vérifications nécessaires pour s'assurer de son authenticité». Or, que vont vérifier les services du ministère des AE en l'absence d'une preuve physique, c'est-à-dire une vidéo montrant l'exécution de l'otage? Le ministère a précisé dans un communiqué que les familles des fonctionnaires consulaires algériens retenus en otages dans le nord du Mali «avaient été reçues samedi matin par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères qui leur a rappelé, en particulier, que les contacts avec les ravisseurs n'étaient pas rompus». Le communiqué annonçant l'exécution du fonctionnaire consulaire algérien «ne peut par conséquent que susciter la surprise et justifier les démarches engagées en vue de confirmer la véracité de l'information diffusée samedi en fin de journée», a souligné la même source. Assailli par les appels, le département de M.Medelci a constitué une cellule de crise qui est «en en session ouverte et le ministère ne manquera pas d'informer les familles concernées et l'opinion publique nationale de tout nouveau développement». Avant la mise à exécution de cette menace, un ultimatum a été donné par le Mujao aux autorités algériennes pour libérer les trois islamistes d'Aqmi arrêtés à Berriane dans la wilaya de Ghardaïa. Le 28 août dernier, le Mujao a prolongé de 48 heures l'ultimatum fixé aux autorités algériennes. Deux jours auparavant, soit le 26 août, dans un enregistrement vidéo diffusé par ce groupe terroriste, le vice-consul algérien est apparu avec une barbe, vêtu d'une djellaba suppliant les autorités algériennes de venir à son secours. «Il y a ceux qui prennent notre sort à la légère et agissent de manière irresponsable pour des considérations politiques erronées», a-t-il déclaré en lisant un texte qui aurait été rédigé par ses ravisseurs. Le Mujao avait déjà revendiqué deux attaques kamikazes qui ont ciblé deux institutions militaires à Ouargla et à Tamanrasset, dans le Sud algérien. Le Mujao garde encore trois otages algériens et c'est le flou total pour le moment.