Ahmed Ouyahia passe la main à Abdelmalek Sellal. Un départ de la tête de l'Exécutif qui n'est pas synonyme de retrait de la scène politique. Au contraire, c'est la fin d'une étape qui annonce le début d'une phase qualitative, d'autant plus que moins de deux années seulement nous séparent de l'élection présidentielle de 2014. Douze années à la tête de l'Exécutif (de1995 à 1998, de 2003 à 2006 et de 2008 à 2012), le Premier ministre sortant a occupé également des postes diplomatiques et ministériels importants. Un riche parcours qui prédestine celui qu'on appelle «l'homme des sales besognes» à présider aux destinées du pays. Comme il faut bien reculer pour mieux sauter, le départ de M.Ouyahia du poste de Premier ministre, lui permet de mettre le pied à l'étrier, pour mieux préparer l'élection présidentielle. Parfait commis de l'Etat, fin diplomate et négociateur dans les dossiers les plus sensibles, à l'image du conflit opposant le mouvement de l'Azawad et le gouvernement malien et surtout son rôle dans le rapprochement entre l'Ethiopie et l'Erythrée, Ouyahia n'a pas dit son dernier mot. Cet énarque a jeté son dévolu sur la diplomatie: études supérieures en sciences politiques en 1976, il fait son Service national de 1977 à 1978 et il passe à l'enceinte d'El Mouradia de la Présidence algérienne où il intègre l'équipe des relations publiques. En 1978, il entre à la présidence de la République au département des affaires africaines en tant qu'administrateur stagiaire. Il est ensuite envoyé, en 1981, comme conseiller aux affaires étrangères à l'ambassade d'Algérie en Côte d'Ivoire, puis en 1984, à la direction de la Mission permanente de l'Algérie aux Nations unies à New York. De 1988 à 1989 il devient coreprésentant algérien au Conseil de sécurité des Nations unies, puis le 3 novembre 1990 il est nommé comme chargé d'études au cabinet du ministre des Affaires étrangères, Sid Ahmed Ghozali à Alger, avant de devenir moins d'un mois plus tard le directeur général du département africain du ministère le 25 novembre 1993. Deux années plus tard et après avoir occupé le poste de chef de cabinet de Liamine Zeroual, il commence la même année une fulgurante ascension. Autant d'atouts qui font de lui l'homme de la situation. On dit même de lui qu'il est l'homme politique le plus crédible, même si la connotation de l'homme des «sales besognes» lui colle à la peau.