La crise qui secoue le secteur de l'enseignement supérieur n'est pas près de s'atténuer. Au contraire, elle prend de l'ampleur et risque de bloquer tout le secteur qui ne cesse de souffrir de plus en plus, à cause de la politique d'enseignement suivie. En effet, la Coordination syndicale du secteur de l'enseignement supérieur, affiliée à l'Ugta, qui regroupe les travailleurs des oeuvres universitaires a annoncé, récemment, dans un communiqué, la poursuite de son mouvement de grève arrêté le 16 mai dernier. Selon ce document, suite à la rencontre nationale de ses cadres tenue mercredi dernier en son siège à Béjaïa, «les cadres de la coordination ont décidé unanimement de poursuivre leur débrayage à partir du 23 septembre prochain». Cette fois-ci, la grève sera illimitée. Elle se poursuivra jusqu'à la satisfaction complète des revendications soulevées depuis longtemps. De même, elle touchera la plupart des universités. Dix-neuf universités ont signé le communiqué à savoir l'université de Béjaïa, Constantine, Sétif, Tébessa, Annaba, Khenchela, Guelma, Jijel, Biskra, Bouira, Bordj Bou Arréridj, El Tarf, Ouargla, Skikda, El Oued, Boumerdès, Alger, Batna et M'Sila. Les représentants syndicaux des travailleurs des oeuvres universitaires ont informé avoir élaboré une plate-forme de revendications en 16 points. Ces derniers sont articulés autour des titularisations, l'augmentation des primes de rendement de l'ordre de 40% ou encore l'attribution de postes spécifiques. Selon une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur, parmi ces revendications, seules les questions de l'habillement et l'intégration des travailleurs radiés abusivement ont été résolues. Ainsi, au vu de la situation actuelle caractérisée par le non-respect des engagements de la tutelle et l'absence de volonté des pouvoirs publics à construire un partenariat pour la prise en charge effective des revendications des enseignants et à bâtir une université publique performante au service du pays, la Coordination syndicale du secteur de l'enseignement supérieur a menacé d'aller très loin. De plus, elle a imputé la responsabilité de tout ce qui découlerait de la grève, aux responsables du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui ne cessent d'ignorer les revendications légitimes des travailleurs des oeuvres universitaires.