La maison du syndicat «Benhamouda» a abrité, hier, une conférence régionale des bureaux de coordination des sections syndicales des travailleurs des universités et des cités U de 16 wilayas de l'Est du pays, pour réaffirmer leur refus des propositions de la Fédération de l'enseignement supérieur et décider d'un préavis de grève «avancé» pour le mois de septembre prochain. Dans une allocution d'ouverture, le chargé de l'organique de la coordination de Constantine, Mouloud Benzeghba, fera un peu l'historique de la situation en soulignant que «contrairement aux promesses du secrétaire général de la centrale syndicale UGTA, assurant la prise en charge de nos revendications, promesses faites au mois d'avril dernier, il est regrettable de constater que trois mois après, nous nous retrouvons pratiquement à la case départ». Et d'ajouter : «Notre plateforme de revendications qui comprend 16 points, dont notamment la révision du statut des corps communs, la révision des salaires et des primes, le droit aux promotions, etc., n'a été satisfaite sur aucun de ses points». Et de rappeler que pour l'amélioration des conditions des travailleurs de ces universités, plusieurs mouvements de protestation ont eu lieu depuis pratiquement le début de l'année en cours et «devant le mutisme persistant de la tutelle, nous avons alors déclenché le 13 avril dernier une grève illimitée, qui a été gelée le 15 du même mois et ce, suite à la réunion avec Sidi Saïd et les promesses en question. Le SG de la centrale syndicale a alors accepté de nous recevoir en reconnaissant la légitimité de nos revendications ainsi que de la grève et en promettant leur prise en charge. Et en commençant par donner ordre à la Fédération de l'enseignement supérieur de lui présenter une synthèse des problèmes soulevés par les travailleurs du secteur, sur le plan pédagogique et sur celui des œuvres sociales». Le même intervenant ajoute que «la fédération a bien avancé une synthèse et des propositions, que la réunion de ce mardi des coordinations des 16 wilayas va passer en revue et en faire une évaluation définitive et décider des formes d'actions à entreprendre à la prochaine rentrée universitaire». Ensuite, la parole a été donnée aux chefs de bureau des coordinations participantes, à savoir Béjaïa, Khenchela, Sétif, Annaba, Bordj Bou-Arréridj, Batna, etc., qui ont tous relevé le peu de consistance des propositions de la Fédération de l'enseignement supérieur et leur caractère marginal par rapport à la plateforme des revendications des travailleurs du secteur. Ils ont été également unanimes à regretter que la prise en charge de leurs préoccupations promise par Sidi Saïd, qui a été à l'origine du gel de la grève d'avril dernier, n'a pas eu lieu. Et les présents à la réunion ont convenu que la grève illimitée n'étant que gelée, il y a lieu éventuellement de décider de la reconduire. Et les coordinations présentes ont finalement adopté la proposition du délégué de Khenchela «consistant en la décision d'un préavis de grève pour le mois de septembre prochain, ne donnant ainsi qu'un délai de deux mois à la tutelle pour l'ouverture d'un vrai dialogue, seul à même de le suspendre».