La situation sociale et politique est peu reluisante en Kabylie, en ce début du 21e mois de crise. même si une évolution considérable s'est produite, depuis le dernier scrutin des locales, il n'en demeure pas moins que la crise est toujours persistante. L'urgence d'une solution est présentement le souhait de toute une population lasse des tergiversations des uns et des autres. Depuis le début des événements du printemps noir, les deux protagonistes n'ont fait que «se moquer» de la population. Si d'un côté le pouvoir avait opté pour la stratégie du pourrissement avec en prime des appels ou semblants d'appels au dialogue auxquels personne ou presque ne croit, de l'autre, chez les ârchs, l'intransigeance n'a pas été aussi payante qu'on ne le croyait. Au-delà de la décantation induite par la participation du Front des forces socialistes aux locales, il est important de dire qu'en fin de compte rien n'a été réglé dans cette région où le conflit demeure toujours présent. Les autorités du pays continuent, en ce moment même, à sonder la population et certains délégués du mouvement citoyen en vue de dégager la solution la plus sûre. Les personnes dépêchées envoyés dans cette région étaient animées d'un seul souci: «Connaître et recenser les conditions dans lesquelles la population et ses délégués voudraient que le prochain dialogue se déroule». Avant même, qu'une conclusion ne soit tirée de ces tractations qui ont suscité la curiosité citoyenne, les animateurs sortent de leur réserve pour contre-attaquer. A l'initiative du pouvoir, ils opposent «une fin de non-recevoir» appuyée par une batterie d'actions en faveur des détenus. Pressés par la grève de la faim, qui est à son 9e jour, les animateurs des ârchs donnent l'impression d'être en panne de perspective politique laissant les citoyens encore plus sceptiques, quant à une issue rapide de ce conflit. Derrière ce «jusqu'au-boutisme» incompréhensible, il y a certainement une force qui oriente et décide de la démarche à imposer au mouvement. Une force qui ne trouve son intérêt que dans le maintien du statu quo et qu'un règlement de la crise ne lui profiterait aucunement. Loin d'être naïve, la population a compris le jeu en tournant le dos de façon de plus en plus nette à une contestation qui n'obtient comme résultat que davantage de blessés et d'arrestation sans compter d'autres désagréments. Cette force «malveillante» qui se cache derrière les ârchs est en passe d'être dévoilée. La protestation qui, au début, avait rejeté en bloc les partis politiques se voit aujourd'hui, manipulée et dirigée au profit des intérêts purement partisans, sinon comment expliquer qu'on jette un discrédit total à toute initiative, allant dans le sens d'un dialogue fructueux et sincère. Paradoxalement, toutes les offres du dialogue lancées par le pouvoir ont été des occasions, que les animateurs radicaux n'ont pas hésité à exploiter pour envenimer la situation faisant croire, par conséquent, que la colère est citoyenne. Après le retrait de l'une des forces politiques influentes dans la région, à la faveur du dernier scrutin, il est clair que les ârchs sont sous la coupe de l'autre. Tout le monde aura compris qu'à présent, aussi bien l'interwilayas que les structures locales sont entre les mains des éléments du RCD et du MAK, deux forces menacées dans leur existence dans le cas d'un règlement du conflit. La participation du FFS aux locales a le mérite de mettre à nu les desseins des forces agissant présentement dans les ârchs. L'homme de la rue a fini par saisir toutes les manipulations dont il a fait l'objet jusque-là. Ce qui explique amplement cette défection et démobilisation porteuse d'un grand nombre de leçons que tout un chacun doit tirer profit au plus vite.