Alors que la menace de radiation continue de peser sur environ 450 enseignants grévistes du cycle secondaire, la majorité des lycées de la wilaya d'Oran connaissent toujours de grandes perturbations alimentées, il est vrai, par la montée au créneau des élèves qui refusent de reprendre les cours sous la conduite de vacataires. Hier, les abords des lycées du centre-ville ont connu des débuts d'attroupement des élèves pour organiser des marches de soutien aux enseignants, mais l'intervention des forces de l'ordre, qui ont procédé à des interpellations, a déjoué les plans de ceux qui voulaient marcher sur la direction de l'éducation devenue la cible de toutes les initiatives de protestation organisées à Oran tant par les élèves que leurs enseignants. Dans la matinée, les environs immédiats du lycée Lotfi, déserts contrairement à leurs habitudes, étaient surveillés par des policiers en civil pour parer à toute éventualité. Même le café où se donnaient rendez-vous les enseignants grévistes est resté fermé depuis samedi dernier. Des représentants du Cnapest continuent de se présenter au siège du commissariat central où ils sont soumis à des interrogatoires. Cette façon d'agir est dénoncée par des enseignants grévistes qui ont affirmé qu'un collectif d'avocats s'est constitué pour défendre leurs confrères dans le cas où ils seraient poursuivis en justice. La famille de M.Rabhi a affirmé pour sa part que depuis samedi, il est obligé de se présenter quotidiennement au siège du commissariat central où il doit répondre à des questions. «Généralement, il n'en sort qu'aux environs de 21 h pour se représenter le lendemain», dira un membre de sa famille. La situation est restée tendue toute la journée d'hier. Même les informations faisant état de reprises partielles dans certains lycées de la banlieue n'ont pas réussi à faire changer d'avis les élèves du centre-ville qui continuent de refuser la reprise des cours tant que leurs enseignants ne sont pas réintégrés et leurs revendications satisfaites. Dans la matinée, d'autres élèves ont été interpellés par des policiers au moment où ils se trouvaient aux abords du lycée Lotfi et conduits au siège de la 8e sûreté urbaine d'Oran. Par ailleurs, nous avons appris hier que 45 enseignants auraient reçu des avis de radiation, l'information rapportée par des enseignants n'a pas pu être confirmée auprès de la direction de l'éducation où on observe un mutisme depuis le début du bras de fer enseignants-tutelle.