Le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a rejeté les pressions israéliennes pour faire capoter la livraison de deux sous-marins à l'Egypte, tout en reconnaissant que ce pays n'est «pas aussi stable» qu'il le souhaiterait, dans un journal allemand, hier. «Aucun pays au monde n'a de droit de veto sur les décisions du gouvernement allemand», a répondu le ministre au Frankfurter Rundschau sur la vente probable de deux sous-marins d'attaque à propulsion classique de la classe Type 209 à l'Egypte. Interrogé spécifiquement sur les pressions israéliennes visant à empêcher ce contrat de se réaliser, il a juste répété «personne n'a de droit de veto». Il a ajouté, au sujet de l'Egypte: «le pays n'est pas aussi stable que je le souhaiterais», tout en précisant immédiatement que c'était là un avis personnel et qui n'a rien à voir avec «une possible transaction sur des sous-marins». Les ventes d'armes aux pays étrangers doivent être validées par une commission de sécurité fédérale dont les débats et les décisions restent confidentiels. Le site Internet de l'hebdomadaire Der Spiegel écrivait mardi que cette commission devrait réexaminer la vente, malgré son premier feu vert en novembre 2011. L'accord entre l'Allemagne et l'Egypte pour la livraison de deux sous-marins de type 209, fabriqués par Thyssenkrupp, avait été dévoilé par le commandant en chef de la Marine égyptienne, Oussama Al Gindi il y a deux semaines dans un journal égyptien. Quelques jours plus tard, le quotidien israélien Yediot Aharonot avait fait état, en citant des sources gouvernementales, d' «une dégradation considérable des relations entre Israël et l'Allemagne» à cause de ce projet. Le gouvernement allemand avait alors nié dans la presse allemande cette dégradation des relations, tout en refusant de commenter les informations sur la vente prévue. Début juillet 2011, la vente de 200 chars de combat Leopard à l'Arabie saoudite avait déjà créé une polémique, Berlin ayant toujours mis la sécurité d'Israël et le respect les droits de l'Homme comme condition à la vente d'armes à des gouvernements étrangers.