Le MSP roulera-t-il pour Bouteflika à la prochaine présidentielle ? Le discours parfois complaisant du chef du parti MSP envers la politique économique menée par le chef de l'Etat donne l'impression que le parti du défunt Nahnah est prêt à entamer une deuxième aventure avec Bouteflika. Toutefois, le MSP n'a pas manqué d'émettre des conditions en s'interrogeant sur la politique étrangère de l'Algérie. Vraisemblablement, l'intérêt des diplomaties américaine et française en direction d'Alger inquiète les partis islamistes. Lors de la rencontre avec les élus du parti qui a eu lieu hier, au siège du MSP, Abou Djerra Soltani n'a pas cessé de donner une appréciation positive de la politique de Bouteflika, incitant les élus du parti à rester loin de la bataille préélectorale. Du moins pour l'instant. L'allocution du président du MSP a, en effet, mis en valeur le plan de relance économique et les nouveaux mécanismes de l'emploi de jeunes qui, selon lui, «méritent d'être soutenus afin qu'ils n'aient pas le même sort que celui des précédentes initiatives». A ce propos, Abou Djerra Soltani a incité ses élus à continuer à travailler et à «servir les citoyens en assumant chacun son mandat, sans se soucier des cercles qui tentent d'entreprendre la présidentielle avant l'heure afin de cacher leur incapacité à régler les problèmes en suspens». Par ailleurs, Abou Djerra Soltani a estimé que le peuple voit les jeux occultes perpétrés par certains cercles politiques, lesquels «empoisonnent la scène politique et sociale afin que les résultats de la présidentielle soient loin des aspirations du peuple. D'ailleurs, ce dernier perd la foi en les urnes et attend les solutions qui se profilent de l'étranger.» Sur un autre chapitre, le chef du parti MSP intervient sur la visite de Colin Powell, indiquant qu'elle révèle des dessous et des dimensions internationales aux conflits et à l'élection présidentielle en Algérie. «Le jeu électoral en Algérie comporte des composantes extérieures qui, diplomatiquement, rentrent dans la logique des relations bilatérales, mais recèlent depuis la guerre contre l'Irak d'autres spécificités», dira-t-il en substance. Soufflant le chaud et le froid, Abou Djerra Soltani a exprimé sa satisfaction des pressions extérieures sur les gouvernants pour garantir des élections propres, mais met en garde contre «la logique qui vise à troquer le droit des peuples de choisir leurs gouvernants contre celui des régimes de s'adapter avec les nouvelles données extérieures», a-t-il indiqué en concluant que «cela hypothéquerait l'avenir des générations futures». Sur la même lancée, le successeur de Nahnah s'est interrogé sur les raisons qui ont subitement fait de l'Algérie un pays que se disputent deux puissances mondiales. La réponse à cette interrogation qui intervient au lendemain de la visite de Powell à Alger trouvera sa réponse, selon Abou Djerra, au terme du sommet 5+5 qui se déroule à Tunis. «Nous aurons notre dernier mot à dire à la lecture des résultats de cette rencontre», a-t-il affirmé.