«La récente flambée des prix de ce tubercule est due essentiellement à un retard et non à une baisse de production» Il s'agit de casser la spéculation par une opération conjoncturelle Les membres du Comité interprofessionnel de la filière «pomme de terre», accompagnés par le ministère de la l'Agriculture et du Développement rural (Madr), ont décidé récemment de recourir à une importation d'appoint de la pomme de terre pour assurer l'approvisionnement de ce tubercule dont la récolte a connu un certain retard dû aux grandes chaleurs de l'été et aux perturbations causées par la période du Ramadhan, notamment en matière de main-d'oeuvre en cette époque particulière. Il y a lieu de relever, comme l'a assuré récemment le ministre responsable du secteur, Rachid Benaïssa, que «la récente flambée des prix de ce tubercule est due essentiellement à un retard et non à une baisse de production. La récolte, qui devrait avoir lieu début novembre, risque de connaître un retard de trois semaines, avait-il prévenu.. Nous devons être vigilants, nous devons protéger la production nationale et ne pas la remettre en cause mais nous devons également éviter toute spéculation» avait-il martelé. Forts de l'accord du ministère, qui veut faire face à une éventuelle rupture de stock et à la spéculation sur le prix de ce tubercule sur les marchés, 14 importateurs privés de semences de pomme de terre, membres du conseil, ont déjà entamé leurs prospections en vue d'assurer les meilleures conditions de réussite à cette opération de sauvegarde de la filière et préserver leur marché qui consiste surtout à satisfaire la demande des fellahs en semences. Afin d'éviter la malheureuse expérience d'importation de pomme de terre canadienne impropre à la consommation, suite à un appel d'offres public, des exigences strictes figurent dans les cahiers des charges dont le premier critère est le certificat phytosanitaire du produit ainsi que celui «anti-germe», nous a précisé Bachir Seraoui, président du Conseil interprofessionnel de la filière «pomme de terre». Les autres clauses attenantes sont coutumières comme la date d'arrivage, qui est fixée impérativement à la première semaine d'octobre prochain, ou encore le calibrage du tubercule qui doit être de 56 mm. Les quantités autorisées à être importées, qui proviendront de pays européens comme la France, la Belgique, les Pays-Bas... ou tout autre pays qui remplit les conditions requises, ne devraient en aucun cas dépasser 2% de la production nationale qui avoisine les 4 millions de tonnes par an. Le premier responsable du Madr, Rachid Benaïssa, avait indiqué lors d'une intervention récente à la Radio nationale qu'une cette action d'importation préventive et conjoncturelle, «sera soumise à un contrôle de qualité» S'exprimant sur le niveau des stocks actuels, il a affirmé que ce ne sont là que des manoeuvres spéculatives. Les stocks existent bien et sont prévus pour la période de soudure mais nous devons être vigilants pour ne pas laisser la place aux spéculateurs, avait-il souligné. Cette opération d'importation de «solidarité avec les agriculteurs producteurs est surtout préventive» insiste-t-on au niveau de la cellule de communication du Madr. Cette solidarité se manifeste de façon concrète pour les importateurs qui «renoncent aux 20% de bénéfice que leur permet une pareille opération commerciale» nous a-t-on confié au Madr. Cette filière n'est pas faible et l'autosuffisance nationale a été atteinte par notre pays souligne-t-on encore comme l'atteste la dernière importation de ce tubercule qui date de 2007. Faut-il rappeler que actuellement, les marchés sont approvisionnés par les productions tardives de Tiaret et des zones d'Aflou et de Sedrata. Produit de large consommation, la pomme de terre est devenue reine dans l'assiette des Algériens. La consommation annuelle moyenne varie ente 80 et 100 Kg par an et per capita. Quant au prix, les opérateurs importateurs concernés par cette opération se sont engagés à le fixer «au prix coûtant».