Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le président du SNM, M. Tayeb Louh, estime que magistrature et pauvreté ne peuvent pas faire bon ménage. Car cette dernière a vite fait de devenir mauvaise conseillère. A la veille de l'adoption du projet de loi de finances 2002, il attire l'attention sur la nécessité de redorer le blason de ce corps stratégique sinon vital dans un Etat de droit. Selon lui, il est inadmissible que la justice, en tant que secteur de souveraineté, reste dans l'échelle des finances publiques, en deçà de son rang institutionnel et que les traitements des magistrats soient encore insuffisants au regard des obligations et contraintes dues à leurs charges. «Pour que la justice soit considérée, il faut qu'elle soit d'abord rendue dans un cadre matériel respectable», déclare-t-il. M.Tayeb Louh, qui est membre de la Cnrj (Commission nationale de réforme de la justice), estime également que le budget du ministère de la Justice reste l'un des éléments essentiels pour l'aboutissement des réformes. Et la logique exige que le pouvoir législatif et le gouvernement plaident pour une augmentation importante du budget du ministère de la Justice. La déclaration du président du SNM stipule également que l'état des lieux dressé par la Cnrj a révélé de tristes réalités sur les moyens matériels de l'institution judiciaire, sur l'inadéquation totale entre les missions constitutionnellement reconnues au pouvoir judiciaire et le budget alloué au ministère de la Justice. Bien que ce budget ait connu une augmentation importante en 2001, il reste insuffisant au regard des exigences des réformes engagées. Le plan de formation des magistrats, des greffiers, du personnel pénitentiaire, l'informatisation des juridictions, le manque de parc auto au niveau des cours et tribunaux, l'état des lieux de l'ensemble de ces édifices, exigent une augmentation très importante du budget, remarque encore M. Tayeb Louh qui adhère au statut de l'avocat prôné par M.Ouyahia.