L'autre dossier défendu par le président est celui relatif à la révision du code de la famille. «L'Algérie n'a aucun complexe en rapport avec le dossier des droits de l'homme, preuve en est, nous avons accepté d'accueillir, sans contraintes, les ONG internationales. Nous réitérons aujourd'hui notre détermination à collaborer avec ces organisations à condition qu'elles s'en tiennent à leurs missions principales, loin des considérations politiques.» C'est ce qu'a affirmé le président de la République dans son message adressé aux participants de la rencontre organisée hier, à l'initiative de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, ayant pour thème «Le rôle et les missions des instituions nationales des droits de l'homme : approches et perspectives». Le président n'a pas manqué de stigmatiser ces ONG, qui, à son avis, appliquent les deux poids, deux mesures. Bouteflika faisait bien évidemment allusion «aux rapports publiés par ces ONG, brossant un tableau noir sur la situation des droits de l'homme en Algérie». «Cela traduit une haine non déclarée à l'égard de notre pays», estime-t-il. Evoquant l'épineux dossier des disparus, Bouteflika a mis en exergue le fait que cette question, pour le moins extrêmement complexe, ne peut être dissociée de son contexte historique. L'institution du mécanisme de prise en charge de la question des disparus classé «dans le cadre du processus de la concorde civile adopté à l'unanimité par le peuple», traduit «la détermination de l'Etat à assumer pleinement ses responsabilités en tant que garant des personnes et des biens». Dans son message, le président a longuement insisté sur «les bienfaits» de la loi sur la concorde nationale. Une loi qui s'inscrit «dans le cadre du respect des droits de l'homme», souligne-t-il. Contrairement aux critiques de certaines parties, cette loi, soulève ledit message, a permis le rétablissement progressif de la paix dans notre pays. L'autre dossier défendu par le président est celui relatif à la révision du code de la famille. Une révision qui s'impose avec force, estime-t-il, pour pallier les lacunes du texte actuel. Une mise au point qui ne tardera pas à solliciter les réactions de certains courants politiques ayant exprimé publiquement le refus catégorique de ce changement. Dans son intervention M.Mustapha Farouk Ksentini a souligné que les institutions nationales au-delà des contraintes auxquelles elles sont parfois confrontées «contribuent à lever des tabous et des préjugés et à fonder de nouvelles espérances dans leurs pays respectifs». Rencontrée en marge de cette réunion, la représentante de Freedom House, Mme Felicity Amos, a stigmatisé l'absence des ONG internationales. Elle a mis en exergue les difficultés rencontrées par les organisations internationales pour se rendre en Algérie. «Votre pays respecte peu les droits de l'homme mieux que les Etats-Unis mais la réalité sur le terrain nous laisse douter des déclarations officielles.»