Vu le nombre de journalistes déployés à Paris pour suivre ce match amical, la victoire japonaise a dû avoir beaucoup de retentissement au pays. La petite phrase du soir restera le «Je m'en fous» de Mamadou Sakho après avoir appris la victoire 4-0 de l'Espagne. «Qu'ils en mettent quatre ou dix, c'est leur problème» a répondu sèchement le défenseur parisien. Ses partenaires ont apprécié l'autre résultat du groupe avec un sourire plus spontané. «Je suis sûr que vous n'allez pas miser un centime sur nous et ce n'est peut-être pas plus mal», s'amuse Olivier Giroud. «On va être encore plus solidaire. On aura encore moins de pression, notre cote sera très faible».» Sakho réfute le terme «opération commando» pour qualifier le voyage chez le champion du monde et d'Europe. Mais l'immensité de la tâche n'a de secret pour personne. «Sur un match, on est capable d'élever notre niveau de jeu», promet Valbuena. Le message positif du soir, côté tricolore, c'est que le contenu de leur première période aurait pu et dû conduire les Bleus à une victoire logique. C'est ce que les joueurs ont exprimé dans le sillage de Didier Deschamps. «Je ne sais même pas si le Japon a eu un corner en première période! Mais parfois on n'a pas été très précis, même si on était plein de bonnes intentions», reconnaît Giroud. On n'est pas passé loin. C'est très frustrant. On a l'impression que l'on a fait beaucoup de choses pour gagner mais que cela n'a pas suffi. Comment l'équipe de France va-t-elle réagir à la première défaite de l'ère Deschamps? C'est l'une des clefs du rendez-vous de Madrid. Optimiste parmi les optimistes, Valbuena a pourtant reconnu que cette défaite «n'était pas la bienvenue». «On n'oublie pas facilement», confirme Sakho. «On est des compétiteurs, on va gamberger un petit peu mais il faut vite tourner la page car il n'y a pas de points perdus.» «Les prochaines 48 heures seront difficiles à avaler, surtout le scénario», lance Lloris. «Le coach nous a dit qu'il y avait des soirs comme ça...» Il a dit aussi que ses joueurs devaient savoir ne pas perdre les matches qu'ils ne sont pas capables de gagner. «Le haut niveau, c'est savoir évacuer cette défaite, prévient le sélectionneur. Face à l'Espagne, le contexte et le rapport de force seront différents.» A priori, plus déséquilibrés encore.