Le harcèlement des troupes américaines se poursuit dans différentes régions de l'Irak. Une série d'attentats suicide ont été menés en Irak, jeudi et hier, contre des convois militaires américains qui ont occasionné la mort d'un soldat américain et des blessures pour quatorze autres dans la région de Ramadi, au nord de Bagdad. Mardi dernier à Mossoul au Kurdistan irakien, une soixantaine de soldats américains ont été blessés suite de deux attentats suicide de la guérilla irakienne. L'activité de la résistance irakienne, quoique moins incisive, ne s'est pas ainsi ralentie, semblant se concentrer sur Mossoul et sa région, et d'une manière générale le nord de l'Irak, sans doute pour desserrer l'étau des forces de la coalition sur Bagdad. De fait, les affirmation de l'état-major américain, d'une meilleure maîtrise de la situation sont démenties quotidiennement par les actions de la guérilla, alors que les officiers militaires américains soutenaient qu'à l'exception de Bagdad, le reste du pays était calme et «sous contrôle». De fait, la question de la maîtrise de la situation sur le terrain semble de plus en plus excéder les officiels américains, comme vient de la montrer le chef d'état-major américain, le général Richard Myers, lequel répondant à une question de la presse s'exclama «les forces de la coalition étaient en train de gagner la guerre en Irak, malgré la poursuite des attaques la visant», assénant «Je dirais que nous sommes en train de gagner. Je veux dire, c'est clair, nous sommes en train de gagner» lâcha-t-il, agacé par le scepticisme affiché par ses interlocuteurs. Avis qui ne semble pas partagé par l'administrateur en chef américain de l'Irak, Paul Bremer, selon lequel, il faut s'attendre à une recrudescence de la violence indiquant «Nous allons avoir une aggravation de la violence pendant les six prochains mois» soulignant «C'est précisément parce que nous construisons une dynamique de succès qu'il y aura de la violence». Propos appuyés par la déclaration du commandant des forces américaines en Irak, le général, Ricardo Sanchez, qui à indiqué «Nous nous attendons à assister à une augmentation de la violence, lorsque nous nous rapprocherons du transfert de la souveraineté (aux Irakiens) à la fin du mois de juin». A Bagdad, le Conseil irakien de transition a décidé la création d'un tribunal pénal irakien, chargé de juger spécialement les «crimes de l'ancien régime» indiquait mercredi, Mouaffak Al-Roubai, membre de cette instance provisoire irakienne. Dans son intervention devant la presse, il a déclaré que «Le Conseil de gouvernement (transitoire) a approuvé cette nuit (mardi) la création d'un tribunal pénal irakien pour juger les crimes contre l'humanité commis par les anciens membres du régime de Saddam Hussein». Ces crimes, précise M Al-Roubai, «incluent ceux perpétrés contre la République islamique d'Iran, contre l'Etat du Koweït et contre les fils du peuple irakien, qu'ils soient arabes, kurdes, turcomans, assyriens, chiites ou sunnites entre le 17 juillet 1968 (date d'accession de Saddam Hussein au pouvoir suite à un coup d'Etat) et le 1er mai 2003 (fin des opérations de guerre majeures de la coalition américano-britannique)». Outre ce tribunal, d'autres sources du Conseil transitoire ont annoncé la création d'une unité irakienne de sécurité composée de 700 anciens militaires et policiers ayant exercé sous le régime déchu. Cette unité, dont le Pentagone a confirmé la création sera, selon la même source du Conseil transitoire, «une étape dans le processus de transfert du dossier de la sécurité des mains de la coalition aux Irakiens». Notons que, selon des sources onusiennes, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, va désigner le Néo-zélandais, Ross Mountains, au titre de représentant intérimaire de l'ONU, qui assurera l'intérim de Sergio Vieira de Mello, tué le 19 août dernier à Bagdad.