Une fois encore la guerre de légitimité au sein du FLN a dominé ce week-end politique. La polémique née des résolutions du 8e congrès du parti n'est pas près de connaître son épilogue. Les deux tendances tentent, chacune à sa façon et de son côté, de convaincre les militants de base de la justesse de ses actions. C'est dans ce sens, et au moment où le coordinateur national du mouvement de redressement, Abdelaziz Belkhadem, a installé le comité de coordination de la mouhafadha FLN de Tizi Ouzou, que le secrétaire général du parti a affirmé, jeudi, lors d'un meeting animé à Oran que les principes du parti sont basés sur la «primauté des institutions sur les hommes». M.Benflis a souligné que «ces principes constitueront la trame du projet de société» qu'il s'engagera à défendre au cours de la campagne pour la prochaine élection présidentielle. Le candidat à la présidentielle a donné un aperçu de son programme d'action en expliquant «la nécessité d'élaborer un statut de la magistrature et du wali». «Ces deux statuts, a-t-il observé, sont à même d'assurer la continuité et la pérennité de l'Etat.» Tandis que Karim Younès, membre du bureau politique et président de l'APN, a rappelé à Béjaïa que «Ali Benflis n'est pas seul mais il a le soutien des militants de base et de plusieurs associations politiques». En effet, après le Ccdr qui a installé, hier, son forum pour la citoyenneté devant appuyer la candidature de Ali Benflis, c'est au tour du conseil national provisoire du parti El-Badil d'annoncer officiellement son soutien au secrétaire général du FLN pour le prochain scrutin national. Dans une déclaration de principe rendue publique, le parti affirme qu'«El-Badil voit en Ali Benflis l'homme qui réunit le plus de potentialités pour la construction d'un Etat de droit garantissant les libertés individuelles et collectives». Un tel choix est justifié pour El-Badil, par le fait que la politique de l'actuel gouvernement, si elle devait persister, «mènera nécessairement le pays vers la discorde, la dissolution de la morale publique, la démobilisation de la nation...et le nihilisme révolutionnaire». Des élections qui ne seront pas «propres et transparentes», affirme d'ores et déjà Me Abdenour Ali Yahia. Pour le président de la Laddh: «Nous allons directement vers une fraude massive lors de la prochaine présidentielle.» Tandis que le plus vieux parti de l'opposition demeure fidèle à ses slogans en appelant au boycott des sénatoriales qu'il qualifie de «énième maskhara électorale». Cette exigence est justifiée, pour le FFS, par les «manipulations pour l'exclusion de deux wilayas de Kabylie des élections sénatoriales, qui représentent un acte de discrimination pouvant être assimilé à du racisme». Pour le MSP, «l'état d'urgence ne peut plus servir de rempart pour justifier la violation des droits de l'homme». «Un pluralisme syndical tronqué, un multipartisme boiteux et un avenir incertain», c'est en ces termes qu'Ahmed Dane, secrétaire national chargé de l'information et des questions politiques, a résumé la situation en Algérie. «Elle est truffée de dépouilles et de cadavres, de prisons et de centres de détention, de spoliation des libertés, de répression des volontés et d'utilisation de la force pour imposer des modes de gouvernance qui font du peuple une propriété de l'Etat et non pas l'inverse», a ajouté le président du MSP dans une allocution qui prend l'allure d'un réquisitoire contre l'actuel gouvernement.