Le président de la République française, François Hollande, a fait preuve de sa volonté manifeste d'assainir le passif historique entre son pays et l'Algérie. Ces promesses faites, alors qu'il était candidat aux élections présidentielles de vouloir aplanir les relations entre Alger et Paris sur le plan historique, donnent bourgeons et tendent à fleurir. Le communiqué du président français s'inscrit, selon Abdelmadjid Merdaci, historien, en droite ligne de la position de M.Hollande. «Il est sans doute très important de rappeler que quand François Hollande a été premier secrétaire du PS» a soutenu l'historien, tout en notant que «Hollande a été l'un des premiers dirigeants socialistes à prendre ses distances, dans un ouvrage, avec les errements et les héritages de la Sfio, (les socialistes français), durant la guerre d'indépendance algérienne». Et de poursuivre dans le même contexte: «il est également important de prendre acte de la déclaration de Hollande. Pour lui, cette déclaration émane, d'une part, d'un président particulièrement affaibli par la crise économique et morale, ce qui amoindrit, dit-il, son impact sur l'opinion française, avant de noter que le communiqué du 17 octobre, prend place, d'autre part, dans le contexte de la visite annoncée du chef de l'état français à Alger. «Au strict plan historique, la lucidité aurait sans doute commandé de nommer sans ambiguïté ce qui était, bien plus qu'une répression sanglante, en l'espèce un crime d'état», a-t-il expliqué. Et d'ajouter que «les autorités françaises ont encore du chemin à parcourir pour reconnaître clairement les crimes de l'Etat français de son armée, de sa police en Algérie et contre les algériens notamment en France». Catégorique, Abdelmadjid Merdaci a fait savoir que la prise de position du président français n'est pas du tout insignifiante, elle est surtout insuffisante dans la qualification des faits. Alors que pour lui quand à la question des excuses, il faut bien dire que les algériens, et j'entends d'abord les responsables de l'Etat algérien, n'ont rien fait qui autorise un procès documenté, informé des crimes coloniaux et des crimes de guerre de la France en Algérie. et de s'interroger: «Qui et quand a-t-on fait, en Algérie, le procès de la torture, des exécutions sommaires, des camps; des zones interdites, du napalm? C'est pourtant l'une des conditions non pas pour apaiser mais pour clarifier le contentieux de la colonisation et de la guerre d'indépendance».