Sa probable candidature semble se préciser. L'homme, d'un raffinement exquis et d'une culture peu commune dans le monde politique, garde un silence devenu pesant, quant à la véracité de cette attitude, que de plus en plus de personnes, lui prêtent. Certes, l'ancien chef de gouvernement ne «dément» jamais rien, se contentant d'un «no comment» à chaque fois qu'il est sollicité. Cependant, des comités de soutien se sont créés ces jours derniers, aussi bien à Alger qu'à l'intérieur du pays, et le comité de Bouira vient même de lancer un appel dans lequel, il estime que «... M.Mouloud Hamrouche incarne le projet démocratique» et donc demande à tous «d'appuyer et de militer en faveur de cette démarche...» Dans cette étape que les proches de l'ancien Premier ministre qualifient de «descente aux enfers entamée depuis plus de dix années», l'homme qui a gagné en carrure politique apparaît à beaucoup d'observateurs, comme le candidat en mesure de rallier les suffrages. Connaissant parfaitement le système lui-même s'étant qualifié «d'enfant du système», Mouloud Hamrouche a évolué comme peu de personnalités l'ont fait et est devenu aujourd'hui un espoir pour beaucoup. Tout le monde se rappelle, de sa campagne électorale d'avril 1999 et alors, il est apparu comme le véritable candidat démocrate qui a su s'imposer aux masses par son discours franc, sincère et honnête. Le chef du FFS, M.Hocine Aït Ahmed n'a pas manqué de remarquer l'homme, avec lequel il a, par la suite, tissé des rapports cordiaux. Un certain moment, quelques observateurs peu avertis des choses de la scène partisane ont cru voir en Hamrouche, le dauphin de M.Aït Ahmed. Ces observateurs oublient ou feignent d'oublier que l'ancien chef de gouvernement s'est certes «retiré» du FLN après le «coup d'Etat scientifique» mené contre M.Abdelhamid Mehri, mais n'a jamais réellement quitté le FLN. Partageant plusieurs valeurs avec M.Aït Ahmed, parmi lesquelles la vision démocratique, M.Hamrouche est resté cependant, dans l'âme, militant du FLN. Certes, loin des tensions qui traversent ce parti, tensions qu'il vit certainement mal, mais croyant toujours fortement aux valeurs d'un FLN «démocratique». S'étant présenté en candidat indépendant en 1999, M.Hamrouche s'était retiré en même temps que les cinq autres candidats. A ce sujet, l'ancien candidat s'était expliqué lors du forum d'El-Youm: «... Quand nous (les six ndlr) avons su qu'il y avait un candidat de l'armée, nous nous sommes retirés». Le père des réformes, l'ancien chef de gouvernement sous Chadli Bendjedid a marqué son, relativement bref, passage aux affaires par l'ouverture de la scène médiatique. C'est en effet, sous son gouvernement que la presse indépendante a fleuri. A rappeler également que durant son passage à la tête de l'Exécutif, aucun journal n'a été suspendu et aucun journaliste inquiété, jusqu'à l'Unique qui s'était ouverte à l'expression plurielle. Militaire de formation, M.Hamrouche est aujourd'hui titulaire d'un magistère en sciences politiques, il apparaît comme l'un des hommes en mesure de rendre le sourire aux Algériennes et aux Algériens. Mais l'homme est plus que prudent. Il ne s'engagera pas comme cela dans un scrutin si de sérieuses garanties ne lui sont pas données. La grosse question reste donc aujourd'hui de savoir si M.Hamrouche compte réellement être candidat en avril prochain !