Décidant de freiner le phénomène des constructions illicites, les autorités locales de la wilaya d'Annaba, ont dans la matinée d'hier, dimanche, enclenché une opération de démolition des baraques, installées illégalement à la cité Seybouse, sur des terrains appartenant à l'Etat, avons-nous constaté sur les lieux. Des moyens humains et matériels, accompagnés d'un important dispositif sécuritaire ont été déployés pour l'exécution de la démolition, qui a touché plus de 200 baraques implantées il y a moins de trois années. Cette initiative intervient suite à un rapport établi par les services sécuritaires faisant état d'un afflux de familles, venues de différentes destinations, tant du chef-lieu de wilaya d'Annaba, que les wilayas limitrophes, toutes en quête d'un logement social. Sommés il y a plus d'une année de quitter les lieux, les occupants de ces habitations précaires ont, notons-le, occupé une assiette foncière située au-dessus d'un réseau de gaz. Un emplacement dangereux pour leur vie et pour celle de toute la localité, si l'on sait que cette zone est purement industrielle, de par la présence d'un côté d'Asmidal et de l'autre l'institution portuaire. N'ayant pas pris au sérieux les avertissements des autorités locales, quant à la prise de mesures nécessaires au moment opportun, les occupants de ce bidonville ont fait la sourde oreille, ce qui a permis une extension non-stop de baraquements. Les familles demandaient des logements sociaux pour libérer les lieux, et c'est la politique du fait accompli, qu'adoptent les opportunistes. Selon les informations recueillies auprès de certains habitants de la cité Seybouse, la plupart sont des propriétaires de maisons (villas), mais usent de la précarité de leur vie de bidonville, pour décrocher un logement social. Ce genre de subterfuge est à l'origine de la crise du logement dans la wilaya d'Annaba. Ne cédant pas sous la menace, un feu vert a été donné pour la démolition qui s'est effectuée dans un climat d'affrontement entre les services de l'ordre et les occupants qui ont refusé d'obtempérer et ont menacé de se suicider collectivement, de se taillader les veines et autres menaces, qui n'ont pas empêché la démolition, mais surtout l'interpellation de plus de 25 individus parmi les contestataires. Au moment où nous mettons sous presse, le bidonville a été totalement rasé, pendant que les femmes et les enfants sont restés sur les décombres, sommés de revenir à leur lieu d'origine, sans espoir de bénéficier un jour d'un logement social.