Béjaïa a vécu de grands moments «C'est une démonstration de la vitalité du théâtre à Béjaïa. Cela traduit la réconciliation du théâtre avec son public» Selon le commissaire du festival Omar Fetmouche. Le rideau est tombé, lundi soir, sur la 4eme édition du Festival international du théâtre de Béjaïa, clôturée par un spectacle chorégraphique suédois, mais joué quasi exclusivement, par un bouquet d'artistes arabes, réunissant des Irakiens, des Tunisiens, des Algériens, et des Egyptiens. Monté en Tunisie, le spectacle est dédié à la guerre en Irak et aux révolutions Arabes, soulignant par le geste et le son, leur difficulté à rentrer dans un «printemps» serein et fleuri. Sa scénographie est une furieuse complainte, dans laquelle, l'idée de la mort et l'image du sang dominent, mais qui laisse, tout de même, une porte ouverte à l'espoir et au renouveau à la scène ultime s'achevant, dans une ambiance de basse-cour à l'heure du grain, oùchacun retrouve sa liberté et sa joie de vivre. Malgré la gravité du sujet, le public a été fortement impressionné par la qualité des chorégraphies et des musiques qui les ont soutenues, un patchwork de compositions orientales et occidentales fort entraînantes, dont le déroulement s'est beaucoup apparenté au théâtre de rue, que le festival, a délibérément choisi de réhabiliter à l'occasion. Durant, sept jours en effet, le public a eu droit à un enchaînement des genres. Certes, le théâtre conventionnel y a occupé le haut du pavé, mais toutes les autres formes d'expression, notamment, le chant, la danse, le conte ont eu leur écho. Pas moins de 24 spectacles quotidiens ont du être déroulés soit en salles fermées, soit en hors murs, selon le commissaire du festival, Omar Fetmouche, qui s'est félicité surtout, par-delà la quantité et la qualité des spectacles, de l'afflux du public qui, de son point de vue, a battu tous les records. «C'est une démonstration de la vitalité du théâtre à Béjaïa. Cela traduit la réconciliation du théâtre avec son public», a-t-il affirmé réjoui et optimiste. Car ce succès, a-t-il ajouté, «va inciter à faire mieux à l'avenir et oeuvrer de sorte à faire de Béjaïa, une destination internationale incontournable». A l'évidence, l'engouement populaire pour cette manifestation, a été la grande satisfaction. Les organisateurs ont dû refouler du monde, tant les salles étaient pleines,, notamment à l'occasion de certains spectacles à succès. Beaucoup, en effet, ont valu le déplacement et auront laissé des images et souvenirs marquants. «La farce de maître Pathelin», de Richard de Marcy, «1930», une comédie musicale, signée Bazou, musicien attitré du TRB, ou encore «Retour en Algérie» de la Belgo-Algérienne Sandra Zidani, en sont de ceux-là. Mais, il n'y a pas que ça. Grâce à une programmation éclectique, les organisateurs ont balayé un large champ de création artistique et théâtrale, riche autant en découverte, surprise et émotion. Chacun y a trouvé, en effet, matière à satisfaire ses goûts et ses inclinaisons. Pas moins de 17 troupes, pour ce faire, ont dû être engagées.