L'opposition syrienne attendait toujours samedi une réponse d'un de ses principaux groupes, le Conseil national syrien (CNS), à un projet visant à la fédérer. Les différents groupes de l'opposition discutent depuis jeudi à Doha sous l'égide du Qatar et de la Ligue arabe d'une initiative politique appuyée par des pays arabes et occidentaux. Le CNS, réservé sur cette initiative, a demandé à deux reprises un délai pour annoncer sa décision finale, arguant notamment qu'il devait d'abord élire son nouveau président. Le chrétien Georges Sabra, un ancien communiste de 65 ans, a finalement été élu vendredi soir à la tête du CNS, considéré aux premiers temps de la révolte par la communauté internationale comme un « interlocuteur légitime » mais ensuite vivement critiqué, notamment par l'administration américaine, pour son manque de représentativité. L'initiative sur la table est largement inspirée d'un plan de l'opposant Riad Seif, prévoyant la formation d'une instance politique unifiée d'une soixantaine de membres représentant les différentes formations dont les groupes civils animant le soulèvement de l'intérieur et les formations militaires. Cette instance doit à son tour constituer un gouvernement transitoire de dix membres, un conseil militaire suprême pour chapeauter les groupes armés, et un organe judiciaire. Le CNS devait tenir une conférence de presse à 09H00 GMT, puis soumettre lors d'une nouvelle réunion élargie samedi après-midi sa propre initiative, selon une source responsable du CNS: la formation d'un « gouvernement provisoire » en attendant la tenue d'un congrès général, selon un document. Les pays arabes soutenant le soulèvement et les puissances occidentales font pression sur l'opposition syrienne pour qu'elle constitue une instance qui serait reconnue par la communauté internationale et pourrait canaliser les aides.