Le coup de pouce du pays de Goethe s'est également élargi à d'autres secteurs. Le rendez-vous électoral que s'apprête à organiser l'Algérie en avril 2004 ne laisse pas indifférentes les chancelleries des grandes puissances étrangères. «Nous espérons que l'élection présidentielle se déroulera dans la transparence et que le camp démocratique l'emportera», a déclaré hier, la ministre de la Coopération économique et du Développement de la République fédérale d'Allemagne, Mme Uschi Eid, lors d'une conférence de presse qu'elle a organisée à Djenan El Mithak, conjointement avec Abdelkader Messahel, ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines. La déclaration de Mme Uschi intervient quelques semaines après la visite à Alger du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell qui, lui aussi, a espéré «une élection présidentielle libre et transparente». Engagée avant l'heure et largement commentée par la presse nationale, la bataille pour la présidentielle a fini par susciter l'intérêt des pays étrangers. Evidemment, une élection libre est pour ces pays synonyme d'une bonne santé politique et d'une stabilité économique. Sur ce volet justement, la ministre allemande a déclaré : «J'ai remarqué qu'en Algérie il existe une réelle volonté politique dans le processus des réformes économiques, mais il y a aussi une force qui veut freiner ce processus.» Un constat qui n'est certes pas flatteur au regard de la lenteur de ces réformes engagées depuis le début des années 90, mais qui laisse transparaître un regard positif des Allemands envers le marché algérien. Cette appréciation s'exprime d'ailleurs parfaitement à travers la décision des industriels allemands de créer un bureau permanent à Alger au début de l'année 2004. L'installation d'industriels allemands en Algérie constitue, en effet, un gage qui va peser de tout son poids aux yeux des autres investisseurs étrangers, toujours réticents à venir s'y installer. Il faut noter, par ailleurs, que l'Allemagne a largement appuyé l'Algérie auprès des parlements européens pour la signature de l'accord d'association avec l'UE. A ce propos, M.Messahel a fait savoir que «trois parlements ont déjà ratifié et d'autres sont sur le point de le faire». Le coup de pouce allemand dans le domaine économique s'est également élargi à d'autres secteurs. 12 millions d'euros ont été alloués par le gouvernement fédéral au soutien des réformes économiques en Algérie, l'environnement et l'eau, en plus de 8 millions d'euros provenant du secteur privé allemand.