La bataille d'affichage, qui se fait nocturne, change le décor de la ville au gré de la puissance des parties en lice. A mi-chemin de sa clôture, la campagne électorale pour le scrutin du 29 novembre prend de plus en plus son envol. Les candidats en lice multiplient les prouesses pour convaincre un électoral d'abord de les écouter, mais aussi et c'est là l'essentiel, de voter pour eux. C'est le branle-bas de combat comme le témoignent ces multiples rendez-vous de proximité pour l'essentiel. Alors que deux seules grosses cylindrées sont passées par Béjaïa, en l'occurrence le premier secrétaire du FFS et le secrétaire général du PST, l'essentiel de la campagne se poursuit par des contacts directs et quelques meetings, oeuvre des têtes de listes, qui tentent de cadrer leurs discours avec les préoccupations des citoyens. Un recadrage rendu nécessaire par une défection criante provoquée par un discours sans contenance locale et incohérent. Voilà donc que les postulants se font en adéquation avec la réalité du pays. On aborde les insuffisances locales, on explique les raisons du retard pour ceux qui aspirent à reprendre les commandes locales, on évoque les potentialités de chaque commune, bref, on se démultiplie pour attirer le lecteur. Au RND, la machine est bien huilée, la caravane de ses candidats à l'APW ne rate aucun de ses passages pour appeler au vote, unique voie de salut pour mettre fin au sous-développement, tout en mettant en exergue les capacités de l'élu local à affronter la situation. Hier, cette même caravane était à Beni Maouche, Draâ El Gaïd et Amizour portant un message d'espoir quant à un renouveau local, selon le chargé de communication, Kamel Bouchoucha. Au MPA, c'est aussi la course contre la montre, les candidats du parti de Amara Benyounès se rapprochent du citoyen, mettant en valeur les failles de l'équipe communale sortante, entendre par là, le FLN, le PT, le FNA, qui ont constitué l'alliance aux commandes de la communes de Béjaïa. La même démarche est adoptée par le FFS, ciblant directement son principal rival, le FLN. Ce dernier riposte par des sorties tous azimuts dans le quartier de la ville, expliquant que la responsabilité de la situation est partagée par tous. «Le retard qu'accuse la ville de Béjaïa ne date pas de 2007, mais bien plus loin. Il remonte aux années 1990», a soutenu Hamid Merouani du FLN, lors de deux grandes sorties opérées respectivement dans deux grand quartiers de la ville, à savoir Ighil Ouazoug et Ihaddaden. L'ex-parti unique renoue avec ses démons. D'anciens cadres étaient les auteurs d'une déclaration incendiaire, visant principalement la mouhafadha de Béjaïa. Une trentaine d'anciens cadres et élus dont le parti, a fait les noms en leur ouvrant la voie royale pour prendre les commandes des communes en 2007, sont mécontents. Un mécontentement qui trouve, pour l'essentiel, sa raison d'être dans le fait qu'ils ne soient pas retenus dans les présentes listes en lice pour les joutes du 29 novembre, même si d'autres considérations avancées sont aussi justifiées. Ils n'ont pas trouvé mieux que de traiter les responsables des bureaux de wilaya des partis auxquels ils appartiennent de favoriser la «chkara» lors de l'élaboration des listes, alors que celles-ci étaient déjà en vigueur lors des précédents rendez-vous électoraux, auxquels ils ont pris part. Les rédacteurs ont dénoncé le nomadisme politique, qui est loin d'être une pratique propre au FLN, mais aussi aux autres partis politiques. Bref, ça chauffe à Béjaïa, autant sur le plan des discours que sur celui de l'affichage. Béjaïa s'embellie avec des affiches multicolores collées sans aucun respect de la réglementation. Cela ne semble pas émouvoir beaucoup de monde. La bataille d'affichage, qui se fait nocturne, change le décor de la ville au gré de la puissance des partis en lice. Un jour, c'est tel qui domine, le lendemain c'est un autre.