Il a stigmatisé «le silence coupable des écrivains arabes face au drame qui a frappé notre pays lors de la dernière décennie». Les invités du 22e congrès de l'Union des écrivains et hommes de lettres arabes qui s'est ouvert hier à l'hôtel El-Aurassi ne risquent pas d'oublier de sitôt leurs virées en Algérie, Et pour cause? Le président Bouteflika, pourtant chaleureusement applaudi et salué par les participants, a pris hier de court tout son monde, en stigmatisant en des termes à peine voilés «le silence coupable des écrivains arabes face au drame qui a frappé notre pays de plein fouet lors de la dernière décennie». «Au moment où les Algériens luttaient seuls contre le terrorisme, au moment où ils tombaient sous les balles des assassins, vous vous êtes étrangement tus, vos plumes ont cessé d'écrire». Le premier magistrat du pays ne s'arrête pas à ce stade, devant une assistante vraisemblablement gênée, par l'intervention de l'hôte de cette rencontre placée sous le slogan «La culture du changement ou le changement de la culture». Il accuse les écrivains et les intellectuels arabes d'avoir alimenté et propagé les thèses des médias occidentaux, notamment celle qui semait le doute sur les instigateurs des massacres en Algérie. «Permettez- moi de partager avec vous le fond de ma pensée pour vous dire, qu'à travers vos écrits, vous avez malheureusement participé à cette manoeuvre visant à incriminer les autorités algériennes». Le président a appelé les participants à oeuvrer à «transmettre aux autres la véritable image de la nation arabe», tout en leur réaffirmant «nous vous soutenons avec tous les moyens dont nous disposons en disant les vérités de la nation». Il s'est déclaré «convaincu» qu'il n'y a pas d'avenir pour une nation qui n'est pas consciente de son existence ni de sa place et qui n'est pas préparée à faire face aux défis imposés par les mutations accélérées dans le monde. Les participants à cette rencontre plancheront sur plusieurs thèmes en relation avec l'état de la culture dans le monde arabe et la mondialisation. Plusieurs problématiques liées à l'élaboration d'une politique arabe de traduction, au projet de création d'une bibliothèque des oeuvres arabes traduites en langues étrangères et aux difficultés de la traduction littéraire, sont au menu des débats. Au terme des travaux, les participants procéderont à l'élection d'un nouveau secrétaire général de l'union pour un mandat de trois ans.