La longue léthargie doit laisser place à une dynamique des peuples. Beaucoup de réticences quant à la réussite d'un tel sommet. En effet, les observateurs sont unanimes dans leurs déclarations quant à la participation effective de tous les chefs d'Etat du Maghreb. Le royaume chérifien sera, peut-être, le grand absent à ce sommet. Les rouages semblent rouillés pour arriver à une entente et permettre aux peuples maghrébins de se constituer en un pôle économique et social pour affronter les échéances à venir. Beaucoup de susceptibilités freinent l'élan émancipateur de ces peuples, qui pourtant n'aspirent qu'à vivre en une large communauté. Dans sa réponse à un journaliste français relative à la tenue du sommet de l'UMA, le président Bouteflika a exclu «toute médiation française pour favoriser la tenue de ce sommet». Le sommet «est un problème qui se règle entre les Maghrébins, et nous préparons le sommet qui se tiendra avec les gens qui viendront», souligne le président Abdelaziz Bouteflika. Ainsi, en prévision du 7e sommet des chefs d'Etat maghrébins pour les 23 et 24 de ce mois, la 40e session du comité de suivi de l'Union a débuté hier ses travaux, à l'hôtel Sheraton, dans le but d'enrichir les recommandations élaborées par les experts et les diplomates. L'examen de plusieurs dossiers portant notamment sur l'évaluation des activités de l'UMA, la relance de l'édification maghrébine ont été abordés par les participants lors de cette session ordinaire. Si les dates sont toujours fixées pour les sessions, il n'en demeure pas moins que des écueils ont souvent constitué un sérieux handicap pour franchir l'étape des débats stériles et sans incidences majeures sur la politique à suivre pour la construction d'un Maghreb sans frontières. Pourtant, tout porte à croire qu'un dénominateur commun lie ces nations. Que ce soit la religion, les coutumes, la langue, l'histoire et la civilisation...le Maghreb reste une entité où toutes ces caractéristiques se retrouvent du Nord au Sud et d'Est en Ouest. N'empêche qu'aujourd'hui, toute cette «frénésie» du départ à vouloir mettre sur pied un ensemble de règles, afin d'arriver à une osmose, tend à s'estomper au fil des années. Depuis la création de l'Union en 1989, cet ensemble régional n'arrive pas à prendre son envol. A chaque sommet, l'espoir se fragilise un peu plus, malgré les potentialités des cinq pays constitutifs. La diversité de leurs richesses naturelles et humaines sont en principe de nature à impulser une complémentarité et animer des échanges multiformes à même de réduire les factures d'importation de biens de consommation et d'équipements dont les ressources peuvent être injectées au profit du développement humain. Pourtant, les textes fondateurs de l'UMA sont assez prometteurs quant aux perspectives de cet ensemble régional condamné à s'entendre et à unir ses efforts pour affronter un processus de globalisation sans pitié pour les économies «éclatées» en pleine «restructuration». Il faut rattraper le temps perdu. Ce dernier doit être quantifié et évalué afin de permettre une adaptation multiforme et de parer à toutes les incidences qui risquent de remettre tout le processus en cause. Ainsi, tous les dossiers sont finalisés. Plusieurs conventions ont été élaborées et doivent être soumises pour approbation. Il faut aussi noter que la refondation des statuts de l'UMA s'impose comme une nécessité, compte tenu des évolutions enregistrées à travers le monde. Les textes régissant l'institution sont tombés en désuétude et demandent une nouvelle rédaction et d'être au diapason de l'évolution internationale. Depuis 1994, l'Union maghrébine arabe est en sommeil, le sommet d'Alger sera-t-il la sonnerie propice pour son réveil ?