Certains partis optent pour l'affichage de leurs listes sur les façades des édifices et les devantures d'établissements publics et privés au mépris de la loi. A quelques jours de sa clôture, la campagne électorale portant scrutin des locales continue à être entachée d'irrégularités. Ne se contentant point des sites d'affichage, ni des lieux de meetings pour la propagande électorale, certains partis optent pour l'affichage sur les façades des édifices et les devantures d'établissements publics et privés au mépris des lois de la République. Des portraits sont même collés sur des arbres et des panneaux de signalisation sur les axes routiers importants. Cet affichage anarchique n'a pas manqué de faire réagir, hier, de nombreux citoyens. Alors que certains n'ont pas hésité à arracher les affiches de candidats, d'autres envisagent même des poursuites judiciaires à l'encontre des contrevenants. Ces derniers expliquent leur geste par les mauvaises dispositions des panneaux d'affichage officiels. «Les panneaux officiels sont implantés dans des endroits loin des regards», commente ce candidat, qui nie toutefois verser dans cette pratique. Cet affichage «hors la loi», qui n'est pas nouveau, réapparaît pour défigurer les biens immobiliers privés, les lieux et autres édifices publics. Cette atteinte aux biens d'autrui et à la propriété publique n'inquiète pas, pour l'heure les autorités concernées, qui se contentent d'un laxisme déconcertant. Le Parti des travailleurs (PT) a demandé, hier, à la Commission de wilaya indépendante de surveillance des élections locales (Cwisel) de Béjaïa «de prendre toutes les mesures pour mettre un terme à cette situation générée par des formations politiques qui postulent à la gestion de la ville». Dans une déclaration-plainte transmise à la commission, le bureau de wilaya a dénoncé «l'affichage anarchique» dont font preuve pratiquement tous les partis». L'affichage anarchique en dehors des sites prévus à cet effet, touche pratiquement toutes les artères principales de Béjaïa», écrit le PT. Le président de la Commission indépendante de wilaya de surveillance des élections locales, M.Djamel Oudjani, a préféré déplorer en priorité les mauvaises conditions de travail qui caractérisent la mission de sa structure. Des conditions «précaires» dit-il, «entravant la bonne marche des missions dévolues à sa commission et celle des commissions communales de surveillance des élections». Il a regretté le fait que les responsables de l'administration au niveau des APC continuent à se comporter comme bon leur semble sans trop se soucier du bon fonctionnement des Cwisel. Manque de locaux, absence de lignes téléphoniques, bureaux, micro-ordinateurs, Internet, fax, transport, etc., tout fait défaut à en croire les déclarations de M.Oudjani, qui intervenait hier sur les ondes de la Radio Soummam. A propos des recours, il a indiqué avoir reçu un seul dénonçant l'affichage anarchique des partis politiques et les listes indépendantes en lice, précisant que l'instance qu'il dirige a saisi les autorités concernées, dont la commission de supervision des élections et la commission nationale de surveillance des élections afin de prendre des mesures nécessaires et appliquer la réglementation en la matière. «Si on applique la loi, toutes les listes seront éliminées», a souligné M.Oudjani. Une réunion a été convoquée en début d'après-midi d'hier pour aborder toutes les questions liées au fonctionnement et aux missions des commissions de surveillance des élections.