Des manifestants ont mis le feu vendredi dans deux villes d'Egypte à des bureaux du Parti de la liberté et de la Justice, issu des Frères musulmans, a rapporté la télévision publique au lendemain d'un renforcement considérable des pouvoirs du président islamiste Mohamed Morsi. Les locaux du PLJ ont été incendiés dans les villes de Port Saïd et Ismaïlia (nord-est), selon la chaîne. A Alexandrie, une branche du PLJ a été incendiée et des manifestants se sont dirigés vers le siège du parti dans le quartier de Sidi Gaber, selon un responsable des services de sécurité. «La situation à Alexandrie est tendue et les forces de sécurité veulent faire preuve de retenue, maintenir la sécurité et protéger les établissements vitaux », a déclaré le général Abdelmawgoud Lotfi, chef de la sécurité de cette ville du nord de l'Egypte, dans un communiqué. Plus tôt, un responsable du parti islamiste avait indiqué que les locaux du PLJ avaient été pris d'assaut et que des accrochages avaient éclaté entre manifestants pro et anti-Morsi. Des centaines de manifestants sont aussi descendus dans la rue dans la cité balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, scandant: « Non à une révolution combinée à de l'autoritarisme ». Ces troubles interviennent au lendemain du renforcement considérable des pouvoirs du chef de l'Etat. Une initiative qui, selon les partisans du président, devrait permettre de stabiliser la transition démocratique du pays. Mais cette décision est considérée par l'opposition comme une menace pour la marche vers la démocratie et un «coup d'Etat » remettant en cause les acquis de la révolte qui a renversé en 2011 le président autocratique Hosni Moubarak.