Le Club des juges d'Alexandrie, la deuxième ville de l'Egypte, ont annoncé samedi une grève ouverte pour dénoncer la déclaration constitutionnelle par laquelle le président Mohamed Morsi a renforcé ses pouvoirs. Les juges d'Alexandrie ont annoncé une grève ouverte dans cette deuxième ville du pays pour protester contre les nouvelles prérogatives du président Morsi qui mettent ses décisions à l'abri de recours devant la justice. Le Club des juges d'Alexandrie a décidé « la suspension du travail dans tous les tribunaux et les bureaux du procureur dans les provinces d'Alexandrie et Beheira (...) jusqu'à la fin de la crise causée par la déclaration » constitutionnelle de M. Morsi, a annoncé Mohammed Ezzat al-Agwa, président du Club dans un communiqué. La province de Beheira est proche d'Alexandrie. Jeudi, M. Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, a décidé de renforcer ses pouvoirs dans une « déclaration Constitutionnelle ». Il disposait déjà du pouvoir exécutif mais aussi législatif, l'Assemblée ayant été dissoute avant son élection en juin. La nouvelle déclaration constitutionnelle stipule que toutes les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président depuis son entrée en fonction le 30 juin 2012 sont définitives et ne sont pas sujettes à appel. Le président a expliqué que le renforcement de ses pouvoirs permettrait d'accélérer les réformes démocratiques. Ces dispositions sont censées durer jusqu'à l'adoption d'une nouvelle Constitution, un processus aujourd'hui enlisé et qui pourrait prendre plusieurs mois. Le président Morsi a en outre limogé jeudi le procureur général Abdel-Maguid Mahmoud, le remplaçant par Talat Ibrahim Abdullah, provoquant une controverse au sein des forces politiques et du public.