La prévention passe par l'examen médical annuel et trimestriel pour les malades. Hypertension artérielle (HTA), diabète, broncho-pneumopathie... ces maladies chroniques graves ont été ces derniers jours examinées à Alger à travers des rencontres-débats entre généralistes et spécialistes de la médecine. Ces événements scientifiques ont eu lieu à l'occasion de célébrations de journées anniversaires, nationale ou internationale, ou lors de colloques destinés essentiellement à «éduquer» le malade à mieux «vivre» avec ces maux qui gâchent sa vie quotidienne, notamment des personnes âgées. Ainsi, a-t-on annoncé lors de la 16e Journée nationale de l'hypertension artérielle qui coïncide avec la 4e Journée mondiale des hypertendus, célébrée le 26 novembre, que «plus de 35%, soit plus du tiers de la population algérienne, souffrent de HTA, selon les dernières statistiques de la Société algérienne d'hypertension artérielle (Saha)» a révélé le Dr Hocine Zidani, spécialiste en médecine interne et nutrition. Selon le président de l'Association d'aide aux hypertendus (AAH), Kheireddine Mokhbi, «rien que dans la wilaya d'Alger, il y a plus de 65 000 personnes inscrites qui souffrent de cette maladie et de plus en plus de jeunes en sont atteints». D'après les statistiques de Saha, 30% des personnes qui en souffrent suivent un traitement approprié alors que les autres s'adonnent à une médication anarchique, a regretté Dr Zidani. Il a mis en garde contre tout arrêt du traitement ou négligence car cela, a-t-il dit, induirait des complications pouvant toucher les organes nobles dont le coeur, le cerveau et le rein. Parmi les facteurs favorisant la HTA, le Dr Zidani a cité le taux de cholestérol élevé, le manque d'exercice physique, le stress et la consommation excessive d'alcool, de sucre et de sel. Selon le Dr Zidani, la HTA cause principalement «l'obstruction des artères du coeur, l'embolie des vaisseaux du cerveau et l'insuffisance rénale». Pour prévenir cette maladie, le Dr Zidani a souligné l'importance capitale de l'examen médical annuel et trimestriel pour les personnes atteintes de cette maladie même en cas de stabilité. Il a préconisé le respect scrupuleux des médicaments sans exclure le médicament générique qui «a le même effet que le médicament de marque (molécule mère)». Le président Mokhbi de l'AAH a déploré le retard d'attribution de la carte de sécurité sociale Chifa à certains malades les privant ainsi de bénéficier de soins gratuits. Il n'a pas manqué de mettre en garde contre l'achat de tensiomètres non conformes aux normes internationales. «L'association hypertension artérielle et du tabac est 'mortelle'', car elle constitue un grand facteur de risque cardiovasculaire» a souligné un intervenant. La nicotine agit directement sur les artères en augmentant de façon transitoire la pression artérielle et la fréquence cardiaque, a-t-on fait remarquer. Parmi les facteurs de risque contrôlables, on a cité une haute pression artérielle, un taux de cholestérol élevé et le diabète. Les autres facteurs négatifs étant le tabagisme, l'obésité et l'inactivité physique. 60% des décès dans le monde sont causés par des maladies chroniques. 80% de ces décès surviennent dans les pays peu développés ou pauvres. En Algérie, les pathologies chroniques sont à l'origine de 35% des décès, soit 17.000 chaque année.