Presque démissionnaire, la commission de Seddiki est inscrite aux abonnés absents. Le rideau est tombé avant-hier sur une campagne électorale que d'aucuns ont qualifiée de «vaudeville de bas étage». Les trois derniers jours, Alger-Centre offre un véritable spectacle de guirlandes proposé à l'admiration des passants. Tous les partis et les candidats suspectent la fraude et craignent l'abstention y compris le FLN et le RND. La fraude a déjà commencé, selon certaines sources. Comme aux dernières législatives, on signale, d'ores et déjà, la fuite de bulletins de vote des listes du FLN pour les APC dans la wilaya de Souk Ahras. Presque démissionnaire, la commission de Seddiki est inscrite aux abonnés absents. Toutes nos tentatives de joindre cette commission ont été vaines. A une question sur une éventuelle fraude qui entachera le scrutin de jeudi prochain, M.Abdesselam Bouchouareb, membre du bureau national du RND, a souligné que «sa formation utilisera tous les moyens légaux prévus par la loi pour surveiller le déroulement de ce scrutin là où ils sont présents. Dans les communes où il n'a pas pu se présenter à ces consultations, le RND tentera de s'organiser avec d'autres formations pour surveiller ces élections». Cette affaire de bulletins de vote qui «circulent dans la rue à Chlef, Tiaret et Souk Ahras avec la complicité avérée de l'administration, constitue un signe avant-coureur de la dérive où la fraude est en train de s'organiser», a indiqué Djelloul Djoudi porte-parole du Parti des travailleurs. La loi électorale «ne donne pas assez de moyens et prérogatives aux partis en lice en matière de contrôle du scrutin», affirme le même responsable. Pour le PT, qui n'a cessé d'appeler tout au long de la campagne à l'immunisation contre la fraude, il dira par la voix de son député que «ce genre de dérive qui n'a pas manqué de caractériser les dernières législatives, ne pourra que déstabiliser la nation». M.Djoudi fait savoir également qu' «un courrier portant la revendication d'annuler le vote des militaires en dehors de leurs communes d'origine, est adressé au chef de l'Etat hier, par la Commission de surveillance des élections (Cnisel)» dont il fait partie. Enfin, selon M.Djoudi, «le PT a doublé le nombre de ses militants chargés de la surveillance des élections par rapport aux législatives». Dans le même registre, Naâmane Laouar, chef de groupe parlementaire de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), fustige de son côté «certaines dispositions de la loi électorale qui entravent les partis dans le droit de regard sur le fichier électoral». L'AAV, qui a voté contre ladite loi lors de son adoption, estime à travers son député qu' «il est presque impossible de contrôler ce scrutin de proximité lorsqu'on se contente de nous remettre une liste électorale globale, soit celle de wilaya alors qu' on refuse de nous transmettre les listes par centre et bureau de vote». «On est en train de suivre la situation pour recueillir des preuves sur ces fameux bulletins pour se prononcer», a-t-il ajouté. Interrogé sur cette question de bulletins, le porte-parole du FLN, qui a nié l'existence de ces bulletins, dira que «c'est un faux sport national» et de poursuivre que «cela fait partie de la campagne non officielle». Le FLN, qui soupçonne l'ex-maire d'Alger-Centre d'organiser une fraude, continue de se considérer comme victime, car selon Kassa Aïssi, «une action en justice a été intentée contre son parti à Sidi Bel Abbès par certains partis qui lui reprochent de s'adonner à l'affichage sauvage alors que ces derniers ont oublié de balayer d'abord devant leurs portes».