La police bahreïnie a dispersé dans la nuit de vendredi à samedi à coups de grenades lacrymogènes et de bombes assourdissantes des manifestants dans des villages chiites entourant Manama, ont rapporté des témoins qui ont fait état de personnes blessées et arrêtées. Les manifestants étaient descendus dans les rues à l'appel du Collectif des Jeunes du 14 février, un groupe radical, pour protester contre le blocus imposé selon eux depuis le 7 novembre à la localité chiite de Mahazza, dans les environs de Manama. « Le blocus ne nous fera pas peur », « A bas Hamad », scandaient à l'adresse du roi Hamad ben Issa Al Khalifa les manifestants, dont certains avaient le visage masqué. Ils brandissaient des drapeaux bahreïnis et des portraits de détenus. La police a lancé des gaz lacrymogènes, des bombes assourdissantes et tiré à la chevrotine, faisant des blessés selon des témoins qui n'en ont pas précisé le nombre. Les personnes blessées lors de manifestations anti-gouvernementales ne se rendent pas dans les hôpitaux de crainte d'être arrêtées. Plusieurs manifestants ont été arrêtés, selon les témoins qui ont précisé que les heurts se sont poursuivis jusqu'à l'aube de samedi. Le département d'Etat américain avait appelé la semaine dernière les autorités de Bahreïn, petit Etat du Golfe gouverné par une dynastie sunnite, à faire preuve de « retenue » dans leur réponse aux manifestations menées par la majorité chiite. Bahreïn est secoué depuis l'an dernier par un mouvement de contestation, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), 80 personnes ont trouvé la mort depuis le début de la révolte le 14 février 2011.