«Nous soutiendrons le candidat dont le programme converge avec nos convictions modernistes.» Des convictions pour lesquelles l'Union pour la démocratie et la république «un parti social démocrate» qui prône «la séparation de la religion de la politique», combat comme il combat pour «la réappropriation de l'identité algérienne pleine et entière», pour «l'abrogation du code de la famille» et pour «le respect, la défense et la promotion des droits de l'Homme» a tenu à préciser d'emblée Amara Benyounès écartant ainsi d'un revers de main, tout équivoque quant à la tendance de son parti. Abordant le sujet d'actualité qui passionne l'opinion publique ces derniers temps, l'orateur a tenu à clarifier les choses: «l'élection présidentielle n'est pas une course dans laquelle on mise sur les hommes comme on mise sur des chevaux mais une échéance capitale qui déterminera l'avenir du pays». D'ailleurs l'UDR se positionne dans la perspective de «l'émergence d'une classe politique nouvelle» avec pour ambition «de faire la politique autrement» en créant un «espace de rassemblement» et où il sera question de servir «les projets plus que les carrières», a-t-il ajouté. C'est dans ce sens que l'UDR se refuse de cautionner un quelconque potentiel candidat sans avoir pris connaissance de son programme. Un constat dicté par l'absence de véritable débat politique au niveau de la scène nationale. «Le véritable débat est totalement évacué de cette campagne prématurée et qui n'est exclusivement centrée que sur les hommes en lieu et place des projets.» Pour l'ex-ministre des Travaux publics et de la Santé du gouvernement d'Ali Benflis «le débat entre démocrates républicains doit porter essentiellement sur la solution possible à la crise actuelle que traverse le pays.» Avec une pointe d'amertume, Amara Benyounès regrette d'ailleurs «l'absence d'un candidat démocratique pouvant représenter ce pôle lors de cette échéance capitale». Questionné sur l'éventualité pour l'UDR de présenter un candidat lors de la prochaine présidentielle, Amara Benyounès a voulu être pragmatique «présenter un candidat dans l'état actuel du parti est une ambition démesurée. Par contre lors des prochaines législatives et communales, l'UDR sera présent dans toutes les communes et c'est à l'urne de prouver qui est porteur d'un projet de société moderniste». Sur l'éventualité de soutenir le président de la République pour un second mandat, Amara Benyounès tout en esquivant la question avec un sourire qui en dit long n'en demeure pas moins prudent» certes le président ne s'est pas encore déclaré officiellement candidat mais il reste un sérieux candidat à même de répondre à nos aspirations d'autant que son bilan qui est loin d'être catastrophique plaide pour lui». Une insinuation que ne réfute pas son chargé de communication, Abdelhamid Ouazzar, qui renchérit: «N'a-t-il pas inscrit dans son projet la réforme de l'éducation en dépit de la présence des islamistes au gouvernement, de la justice et des réformes économiques?» Avant que Benyounès ne rectifie le tir: «Nous soutiendrons le candidat dont le programme converge avec nos convictions politiques, économiques, socioculturelles et qui prône une vision moderniste d'un Etat démocratique et républicain.»