Les Etats-Unis, préoccupés depuis des semaines par la crise politique en Egypte, ont appelé jeudi le président Mohamed Morsi à oeuvrer à un «consensus national » après un référendum sur un projet contesté de Constitution. « Nous appelons les dirigeants politiques égyptiens de tous bords à dire clairement à leurs soutiens que toute forme de violence durant le vote est inacceptable et nous appelons le peuple d'Egypte à faire tout son possible pour éviter la confrontation et la violence », a plaidé la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. Une partie de l'Egypte, dont la capitale et Alexandrie, doit voter dès samedi. Le reste du pays est appelé aux urnes une semaine plus tard. Dans un avertissement lancé à M. Morsi, la diplomate américaine a demandé au « premier dirigeant démocratiquement élu en Egypte de montrer la voie avant, pendant et après le vote, afin de continuer à essayer de bâtir un consensus national ». « Faute de quoi », a mis en garde Mme Nuland, « nous allons voir se répéter le genre de tensions des derniers mois ». A ses yeux, le référendum est un « moment démocratique clé pour l'Egypte ». Adversaires et partisans du projet de Constitution intensifiaient leurs campagnes avant le référendum sur ce texte contesté, après des semaines de vives tensions qui ont pu dégénérer en violences meurtrières. Après avoir exigé l'annulation du scrutin, l'opposition a finalement appelé à voter « non ». Près de 130.000 policiers seront déployés. Ils seront épaulés par 120.000 soldats, conformément à la demande du président Morsi dans un décret permettant à l'armée d'arrêter des civils en cas d'incidents le temps du vote.