La première discipline sportive du pays avait vraiment besoin d'une telle infrastructure. En posant la première pierre du futur centre de regroupement des équipes nationales de football à Sidi Moussa, le Président de la République ne faisait que rendre à César ce qui appartenait à César. Et le chef de l'Etat ne s'est pas trompé en affirmant que «ce terrain l'a échappé belle». Il devait avoir de solides connaissances sur le dossier puisqu'il fut le premier des ministres de la Jeunesse et des Sports au lendemain de l'indépendance du pays et qu'à l'époque il avait, certainement, rendu visite à l'équipe nationale qui préparait ses matches amicaux dans ce centre de Sidi-Moussa. Le temps est passé et ce site a complètement disparu de la scène médiatique par la faute d'un MJS et d'une FAF qui n'ont jamais cherché à le rentabiliser et à en faire un véritable patrimoine pour le football national. Par la force des choses et les abus d'une administration qui sait détourner des terrains de leur vocation première, la première discipline sportive a failli perdre à jamais ce terrain et durant des années elle est passée maître dans l'art d'organiser des regroupements de ses équipes nationales dans des hôtels aussi coûteux les uns que les autres, de l'argent qui aurait gagné à être investi dans d'autres créneaux plus porteurs comme la formation, la plus grande des carences dont elle fait état aujourd'hui. Un centre de préparation pour son élite était bien le moins que l'on attendait pour notre football tant décrié, qui avait du mal à rester accroché au wagon de celui de certaines nations africaines dont la progression n'est plus à démontrer. Il n'y a, pour cela, qu'à rappeler que notre équipe nationale a dû passer par un tour préliminaire pour avoir le droit de disputer la phase des qualifications de la coupe du monde de 2006. On rappellera qu'en 1964, déjà, Kader Firoud, le directeur des sports, reconnu comme étant l'un des plus grands techniciens du football français, imité, peu après, par Lucien Leduc, avait encouragé les autorités à miser sur une telle infrastructure qui ne pouvait être que bénéfique pour la discipline. On peut mesurer, de la sorte, tout le retard pris par la faute de maîtres penseurs qui se trouvaient (et dont certains se trouvent encore) dans les rouages de l'état et dans le cercle du football et qui pensaient détenir la science infuse. Il en est, ainsi, de ces milliards de centimes que l'état verse aux clubs depuis de nombreuses années pour qu'ils se lancent dans une politique de formation mais qui préfèrent les investir dans la prise en charge de joueurs seniors surévalués. Les rares personnes, ministres mêmes, qui ont osé s'attaquer à l'ordre établi par les dirigeants de clubs, n'ont, d'ailleurs, pas tardé à être écartés du système. Le centre de Sidi-Moussa devrait apporter au football algérien et à ses sélections, les moyens de se regrouper et de se préparer dans de bonnes conditions après avoir galéré, durant de nombreuses années, d'hôtel en hôtel où les conditions de repos et de concentration étaient réduites à leur plus simple expression. Il pourrait, en outre, servir de locomotive aux autres disciplines dont on conviendra, que par le nombre de champions olympiques et champions du monde (athlétisme par exemple), ne doivent pas rester en rade par rapport au football. On remarquera, seulement, que le centre doit être livré dans douze mois. Des chantiers qui durent, on en voit, malheureusement, partout en Algérie et la FAF serait bien avisée de suivre, pas à pas, ce dossier si elle ne veut pas se retrouver avec des surcoûts de constructions qui sont devenus le sport favori de certains pseudoexperts. Il y a que le décor serait incomplet si un autre site en altitude n'était pas prévu. Le Comité Olympique Algérien, qui table sur Tikjda, appelle de ses voeux une attention particulière de la Présidence de la République pour un tel projet.