Le football algérien devra attendre pour avoir son propre centre pour ses équipes nationales. La FAF a été, récemment, destinatrice d'une correspondance de la FIFA dans laquelle elle lui fait part de sa profonde préoccupation quant au retard pris par la réalisation du projet Goal. Le président de l'instance du football algérien, M.Mohamed Raouraoua, a tenu à en informer les membres du bureau fédéral lors de la réunion qui s'est tenue dimanche matin à l'hôtel Sheraton. La lettre ajoute que la FIFA met en demeure la FAF, avant le 19 février prochain, de lancer le projet de l'hôtel qui doit être implanté au niveau du centre sportif de Sidi Moussa, faute de quoi elle annulera, purement et simplement, les crédits alloués. Pour éviter un désagrément qui pourrait être néfaste pour tout le football algérien, la FAF va proposer à l'instance du football international de transférer la subvention vers la réalisation d'un autre projet qui consiste en la construction, au niveau de son siège à Dely Ibrahim, d'un bâtiment destiné à abriter les bureaux de la direction technique nationale, ceux de la direction technique de l'arbitrage, les locaux de la commission médicale ainsi que des salles de réunions et de conférences. Une fois de plus, la construction d'une infrastructure destinée à la première discipline sportive du pays est freinée pour des considérations que l'on dit administratives. Il semblerait que les crédits pour ces travaux ne seront débloqués qu'en 2005. Il faut savoir que la FAF perçoit de la part de la FIFA, une aide annuelle de 250.000 dollars consentie sur un fonds d'aide aux fédérations. Cet argent est destiné à l'association nationale qui en bénéficie et d'avoir une partie des moyens de sa politique. Il s'agit d'en tirer profit pour édifier un certain nombre de réalisations infrastructurelles mais aussi pour organiser des séminaires en rapport avec la discipline dans des domaines aussi divers que la médecine, l'arbitrage, l'administration ou le technique, d'acheter du matériel et des équipements destinés au soutien de ces séminaires et aux équipes nationales, à la rémunération d'entraîneurs étrangers pour ces mêmes équipes nationales, etc. C'est grâce à l'apport de ce fonds d'aide que la FAF a pu restaurer son siège. Et puis il y a le projet Goal, créé par le président de la FIFA, M. Joseph Sepp Blatter et approuvé par le congrès de cette instance à Los Angeles en 1999. Ce projet vise à financer les fédérations, qui en font la demande, pour, entre autres, la construction de centres de regroupements des équipes nationales. La FAF, ayant obtenu, de la direction du projet Goal de la FIFA, son accord pour un tel investissement, il était tout à fait naturel de relancer le débat sur la nécessité de doter le football algérien d'un véritable centre de regroupement pour ses équipes nationales, sachant que celles-ci en sont à organiser leurs regroupements dans des hôtels privés et à s'entraîner lorsqu'un terrain est libre. C'est le Président de la République, en personne, M. Abdelaziz Bouteflika, qui avait procédé à la pose de la première pierre du futur centre vers la fin de l'année dernière. Avec les 500.000 dollars que lui octroyait la FIFA, la FAF se proposait d'édifier un hôtel de grand standing d'une quarantaine de chambres ainsi que la réalisation d'un terrain pour les entraînements, en gazon naturel. Le reste, c'est-à-dire la réalisation d'autres terrains, de bâtiments pour l'administration, la restauration, des salles pour la musculation, la récupération, les soins, etc., devait être à la charge de l'Etat. Une situation qui prête à équivoque car rien n'oblige la FAF à s'y investir puisqu'aux termes de la loi sur le sport, il revient à l'Etat de prendre en charge la réalisation de telles infrastructures surtout lorsqu'elles sont destinées aux équipes nationales et à l'Etat, également, de financer tous les projets portant sur le développement d'une discipline sportive précise. Pour le MJS, il n' y aurait pas de retard du fait que la mise en route de tels projets obéit à certaines démarches. «Le projet est inscrit au plan et par la suite débattu, notamment avec les responsables du secteur des finances pour dégager l'enveloppe appropriée» nous a dit M.Kamel Guemar, le directeur du sport d'élite au MJS. Il nous fera savoir que dès après la première pose de la structure, une enveloppe de 20 millions de dinars a été consentie pour l'opération de défrichage de l'assiette de terrain. Il ajoute qu'une première tranche de 100 millions de dinars va être dégagée dans le courant du 1er semestre 2005 pour entamer les travaux du site. Mais dans son intervention, il a fait référence à l'édification d'une école nationale de football sur le même terrain alors que la FAF indique qu'il est appelé à recevoir le futur centre de regroupement des équipes nationales de football ainsi que les locaux de la direction technique nationale. «Il ne faut pas oublier que dans le cadre de la refondation du football, il est prévu la construction de trois centres régionaux de formation de jeunes talents qui pourvoiront cette école nationale de Sidi Moussa» nous a-t-il indiqué. Ce qui prête à discussion car lorsque le Président de la République a procédé à la pose de la première pierre du site, il était bien question de centre de regroupement des équipes nationales de football ce qu'atteste la maquette qui lui avait été présentée. Selon le responsable du MJS, les gens du plan auraient estimé que les 3 hectares de l'endroit ne pourraient suffire à recevoir un centre de regroupement. Il ajoute que le secteur des sports a pour projet l'édification d'un grand centre de regroupement de toutes les équipes nationales, toutes disciplines confondues, à Souidania, dans la région ouest d'Alger. Ce qui ne peut empêcher la FAF de disposer de son propre centre comme cela se fait un peu partout dans le monde. Il reste que le retard est réel et la FIFA a décidé de réagir en menaçant d'annuler le crédit alloué. C'est sur intervention du président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, qu'elle a reculé le délai imparti jusqu'au 19 février prochain. Voilà pourquoi la FAF va demander le transfert de la subvention sur le projet visant à construire un bâtiment au niveau de son siège. Cette intervention de la fédération se fera dans le but essentiel de ne pas perdre le bénéfice d'une aide dont le football a grandement besoin. En effet, si le projet venait à être mené à terme, la FAF pourra bénéficier d'un autre projet Goal qu'elle investira dans la réalisation d'autres infrastructures pour le bien du football algérien, notamment au niveau du centre de Sidi Moussa tout en espérant qu'il sera, enfin, en cours de chantier d'ici là. Mais le retard pris ne pourra faire oublier que les équipes nationales de football devront encore, au moins jusqu'en 2007, voire en 2008, se regrouper dans des hôtels privés et se mettre à la recherche de terrains pour s'entraîner. Avec cela, ce n'est pas demain que nous aurons une équipe nationale performante.