Aussi bien les partisans de M. Benflis que ceux de M. Belkhadem retiennent leur souffle. La chambre administrative se prononcera demain sur l'affaire opposant les redresseurs et les légalistes du FLN au sujet de l'invalidation ou non du 8e congrès du parti tenu en mars dernier. Sauf si la cour d'Alger procède à un renvoi exceptionnel en estimant qu'il lui faut un délai supplémentaire. Aussi bien les partisans de M.Benflis que ceux de M.Belkhadem retiennent leur souffle. «Nous sommes confiants en notre justice, nous avons un dossier contenant des pièces irréfutables», a affirmé hier, M.Sallat, membre du bureau politique et chargé de ce dossier. Gardant cet optimisme pour une issue du procès en faveur de son parti, M.Sallat n'a pas de doute quant aux tentatives d'instrumentalisation de la justice par le cercle présidentiel. «Malgré toutes les informations que nous recevons faisant état de pressions sur les magistrats, nous avons confiance en leur sens du devoir et leur rectitude», a-t-il dit. La certitude en tout cas est que même si le verdict que rendra demain la chambre administrative est en défaveur du FLN, ce dernier fera un recours au Conseil d'Etat. En attendant que ce dernier tranche une autre fois, la décision de demain sera exécutoire. «Elle ne changera rien puisqu'on va retomber dans la situation d'avant la tenue du 8e congrès avec le même secrétaire général, le même bureau politique et le même comité central», a noté Abdelkader Sallat qui précise cependant: «Sauf si la décision de la chambre administrative notifie dans son verdict le gel des activités du parti, ce qui est une absurdité au plan juridique.» Il est clair que dans le pire des cas pour le FLN l'on ira vers le scénario du congrès extraordinaire. «Le conseil d'Etat ne peut pas se déjuger puisque son verdict a été rendu lorsqu'on avait fait appel suite à l'interdiction de la tenue du congrès extraordinaire, le verdict a été sans appel: la chambre administrative ne peut pas statuer sur les contentieux relatifs aux conflits internes des partis politiques». Par ailleurs réagissant à la dernière déclaration de M.Zerhouni, Abdelkader Sallat déclare: «C'est un mépris annoncé pour l'institution judiciaire.» Le ministre de l'Intérieur a affirmé samedi, en marge de la tournée du président de la République à Alger, qu'«il y a la liberté de réunion» laissant clairement entendre que l'administration ne va pas empêcher les redresseurs de tenir leur congrès même si la justice rend un verdict en leur défaveur. M.Sallat a indiqué à ce sujet que «M.Zerhouni sait pertinemment qu'il y a un procès contre lui dans lequel nous demandons à ce que toutes les réunions qui se tiennent sous le sigle du FLN soient annulées». L'affaire impliquant Zerhouni et d'autres walis a été renvoyée au 6 janvier prochain: «Je me demande comment Zerhouni va autoriser la tenue d'un congrès alors que le procès est en cours.»