«Nous n'avons même pas été informées de ces élections et encore moins avisées à temps pour déposer des dossiers.» Parmi les 150 femmes élues dans les 34 communes et les 11 femmes représentées au sein de l'Assemblée populaire de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, aucune femme n'a été sollicitée par les formations politiques en lice pour se présenter aux élections sénatoriales. «Nous n'avons même pas été informées de ces élections et encore moins avisées a temps pour déposer des dossiers. Ce n'est qu'à la veille du scrutin interne entre les élus hommes que l'on nous a priées de venir voter pour un candidat» a déclaré Madame Afia Houria, élue RND dans la commune du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj ajoutant que «les femmes, bien qu'universitaires et ayant une longue expérience dans leur métier n'ont pas été consultées pour les sénatoriales. Pour le FLN, plusieurs femmes élues au sein de l'Assemblée populaire de wilaya auraient aimé participer aux sénatoriales, malheureusement, les responsables n'ont même pas osé laisser les femmes participer au vote interne. «L'on nous a fait comprendre que les élus hommes ne voteront jamais pour une femme au sein du FLN et encore moins l'envoyer par un scrutin au Sénat» a noté Mme B.Y, élue FLN sur la liste de l'APW, préférant garder l'anonymat. Pour les 17 autres formations politiques ayant participé aux élections locales (APC, APW), aucun parti ne peut s'aventurer avec une femme aux sénatoriales d'autant plus que leurs scores - le meilleur score après le FLN (171 voix) et le RND (153 voix) a été obtenu par le FFS soit 42 voix- ne leur permettent pas de s'opposer aux deux partis dominants. Par ailleurs, aucune femme n'a été élue comme présidente d'APC, malgré toutes les alliances qui ont été conclues entre les 17 partis qui ont participé aux élections locales. Pis, toutes les Assemblées populaires communales de la wilaya de Bordj Bou Arréridj ont été installées par les autorités et jusqu' à présent l'on ne signale aucune femme présidente d'une commission au sein d'une commune. C'est dire que le pourcentage de 30% de femmes exigé dans chaque liste pour les communes des chefs-lieux de daïra et les communes les plus importantes, n'a pas été respecté dans la pratique par l'ensemble des partis ayant obtenu des sièges. Et encore certains partis ont été dans l'incapacité d'imposer des femmes lors de leurs tractations et alliances avec les partis vainqueurs n'ayant pas obtenu une majorité pour gérer les communes. «Lors des négociations, aucun parti n'a exigé la désignation de femmes dans l'exécutif communal, ils proposent généralement les têtes de listes qui sont tous des hommes» a expliqué un responsable local du RND. Il faudrait peut être attendre les prochaines élections locales pour voir les femmes prendre des responsabilités au sein des exécutifs communaux. Pour le Sénat, les femmes ne peuvent compter que sur le tiers présidentiel.A Bordj Bou Arréridj, en tout cas, l'on ne verra pas de sitôt une femme au Sénat.