Les ravisseurs d'un Français enlevé mercredi soir au Nigeria sont « sans doute en lien avec Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) ou les groupes qui sont aujourd'hui au Mali », a déclaré vendredi le président français François Hollande. « Il a été capturé par un groupe puissamment armé qui a tué deux Nigérians et qui est sans doute en lien avec Aqmi ou les groupes qui sont aujourd'hui au Mali », a-t-il dit à la radio Europe 1. « Je ne peux pas accepter qu'il y ait des menaces permanentes sur nos ressortissants », a-t-il souligné. « Nous devons être fermes par rapport au terrorisme tout en maintenant les contacts pour faire libérer » les ressortissants français, a poursuivi le président français. « Je refuse ce commerce-là (des otages). Autant il y a des contacts qui doivent être pris, il y a des intermédiaires qui doivent être utilisés, j'ai le respect de la vie des otages mais vous voyez bien que ce qui est en train de se passer, c'est une opération commerciale qui n'a rien à voir avec de la politique et qui vise à prendre de l'argent pour ensuite acheter des armes et déstabiliser des pays », a-t-il dénoncé. Selon la police du Nigeria, le Français enlevé, un ingénieur, a été capturé par une trentaine d'hommes armés qui ont attaqué la résidence de la société pour laquelle il travaillait, dans l'Etat de Katsina, frontalier du Niger. « Le terrorisme n'est pas une affaire qui concerne seulement les Maliens ou qui pourrait concerner les Algériens, c'est une affaire qui concerne tous ceux qui sont présents en Afrique, d'abord les Africains », a insisté le président français. Revenant sur l'adoption dans la nuit d'une résolution de l'ONU autorisant par étapes et sans calendrier le déploiement d'une force internationale au Mali afin de déloger les groupes islamistes radicaux qui en contrôlent le Nord depuis l'été, François Hollande a souligné que ce texte « changeait tout ». Le moment d'une intervention militaire « n'est pas imminent », a-t-il toutefois reconnu, précisant que la résolution allait « permettre le dialogue politique » et « s'il y a toujours une occupation du Nord-Mali, ce seront les Africains, seulement les Africains », avec un appui international, qui pourront mener une action militaire, a-t-il dit. Le rôle de la France, « c'est de lutter contre le terrorisme, c'est d'empêcher qu'un groupement terroriste comme Aqmi, c'est-à-dire al-Qaïda, puisse s'installer dans une partie du territoire malien et engager des opérations de déstabilisation d'autres pays », a fait valoir le président français.