Le Festival du film arabe d'Oran a été marqué, jeudi soir, par l'intervention à la fois politique et cinématographique des cinéastes syriens invités au Fofa. Dans une conférence animée par le critique Nabil Hadji, les deux réalisateurs syriens en compétition dans le Festival algérien du film arabe: Ghassan Chmit et Jude Saeed, ont tenu à répondre à l'exclusion des films syriens des Festivals arabes, notamment du festival du Caire et surtout de Dubaï. C'est l'intervention d'une journaliste travaillant pour un média émirati qui a allumé le feu dans les discussions lors d'une conférence qui était censée parler exclusivement du cinéma syrien. Les faits remontent aux Festivals du Caire et de Dubaï ensuite, qui avaient exclu la participation des films syriens: El Achek de Abdelatif Abdelhamid, Meriem de Bassel Elkhatib et le film Mon dernier ami de Jude Saeed, sélectionné en compétition par le Fofa. Ce dernier a indiqué que le Festival de Dubaï avait indiqué qu'il n'avait pas sélectionné les films syriens en raison de leur soutien au régime de Bachar El Assad. Ce dernier a ajouté que le festival avait déclaré que les films syriens avaient une vision humaniste, mais que les réalisateurs étaient des «menteurs». A ce propos et du haut de la tribune du Fofa, Jude Saeed, répond au Festival de Dubaï, indiquant que cette décision ne vient pas de la direction de ce festival mais qu'elle est politique et qu'elle vient de sphères plus importantes que Diff (Dubaï International Film Festival). Interrogé sur l'impact de cette exclusion politique sur l'avenir du cinéma syrien, Jude Saeed a indiqué que la distance géographique a empêché que cette polémique n'atteigne l'Algérie et surtout le Festival Oran, puisque deux films syriens sont en compétition dans la catégorie long métrage. Répondant à une question d'un journaliste sur l'avenir de la Syrie après plus de deux ans de guerre, Jude Saeed a indiqué que personne ne peut prédire un avenir pour la Syrie et surtout pas un cinéaste, mais en revanche, il souhaite que son prochain film soit réalisé dans une Syrie unie. Pour sa part, le réalisateur Ghassen Shmit a indiqué que le cinéma syrien subit de plein fouet l'impact de la situation politique du pays. Il a confirmé, par ailleurs, que la Syrie qui a produit seulement 58 film de cinéma entre 1963 et 2010, observe une certaine hausse de la production ces dernières années. Il reconnaît aussi le manque de financement pour les films de cinéma, contrairement aux séries réalisées et jouées par des Syriens. Enfin, le réalisateur Ghassen Shmit a indiqué, pour sa part, que cette distance géographique n'empêche pas justement la coproduction cinématographique entre l'Algérie et la Syrie.