C'est après une opération de ratissage et au moment du retour que la colonne est surprise au lieu-dit Thighilt Nath Ameur par les tirs nourris d'un groupe terroriste embusqué. Depuis une semaine, la région délimitée à l'ouest par Ath Ameur, à l'est par les monts Biban, au sud par la forêt de Hammam Ksana, fait l'objet d'une opération militaire de grande envergure. Tout est parti d'une information faisant état d'une présence terroriste dans les massifs boisés de Thamalahth, daïra de M'chedallah et de Chréa, daïra de Bechloul. Le 9 décembre, deux faits terroristes sont constatés à Ahl El Ksar où une incursion est repoussée par des citoyens et «Haggi» entre M'Chedallah et Semmache sur le CW 98 où des citoyens sont tombés dans un faux barrage. Les services de sécurité des différents corps engagent une opération de recherche. De gros moyens sont déployés sur place pour nettoyer les lieux. Le sous-secteur d'El Hachimia, unité spéciale de lutte contre le terrorisme, commandée par le lieutenant-colonel Merzouk Aïssa fait partie des unités dépêchées sur les lieux. Pendant trois jours, les militaires avancent prudemment parce que le terrain est miné. Le samedi 15 décembre, le chargé de communication et des contacts entre la Kabylie et le Sud-Est est arrêté à Chorfa. La présence de Gasmi Salah alias Mohamed Abou Salah à quelques encablures du triangle Ath Mansour- Bechloul- Bordj Okhiss reste une preuve que les phalanges ayant prêté allégeance à Droukdel ont fuit l'étau de la Kabylie pour se replier dans cette région au relief difficile et fortement boisé. Mercredi dernier et alors que ses éléments se préparaient à rentrer après une journée de travail, le lieutenant-colonel Merzouk s'isole pour répondre au téléphone. C'est à ce moment-là qu'il est la cible d'un tir nourri. Il est touché mortellement alors qu'un garde communal, relevant du détachement de Tiksrine, est blessé. Tué lors de l'opération militaire, le défunt lieutenant-colonel Merzouk était connu pour sa modestie, son patriotisme. Depuis l'avènement du terrorisme, il a toujours été sur le front. En 1997, il commandait l'unité spéciale stationnée à Beni Amrane et qui traquait les groupes réfugiés dans les forêts de Beni Yekhlef et de Zbarbar. Aguerri à la lutte, il a été promu, mais le grade n'a rien changé à ses habitudes: un officier très proche de ses hommes. Une autre version fait état d'un guet-apens.