Qu'en est-il du long terme? Les nouvelles sont plutôt alarmantes Le sous-sol algérien s'épuise: le premier forage pétrolier d'exploration offshore en Algérie sera réalisé par le groupe français CGG Veritas a annoncé, le 23 septembre, le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine. Des déclarations qui confirment ce qui était déjà dans l'air depuis un bon moment: l'Algérie épuise ses réserves de pétrole. Les propos tempérés du patron de Sonatrach n'écarteront certainement pas ce danger qui pèse, en permanence, sur l'économie nationale qui dépend à plus de 97% de ses exportations en hydrocarbures, du pétrole essentiellement. Où en on est-on aujourd'hui? Pour 2012, «nous sommes dans le même niveau de production que celui réalisé l'année dernière, mais avec une petite diminution de la production de nos partenaires en association qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin», a déclaré M.Zerguine, aux journalistes, en marge de sa visite d'inspection du site de la future raffinerie de Tiaret. Comment pallier ce déficit? «Des gisements nouveaux vont entrer en production, comme le projet MLE dans le Bassin de Berkine, dont la mise en gaz a été effectuée dimanche (le 23 décembre Ndlr)», a indiqué Abdelhamid Zerguine qui a tenu cependant à préciser que: «Pour la production, nous avons toujours dit que nous avons des réserves modestes.» N'est-ce pas une menace pour l'économie nationale? «Elles sont suffisamment conséquentes pour satisfaire tous les besoins à moyen terme, locaux et à l'exportation», a-t-il assuré. Qu'en est-il du long terme? Les nouvelles sont plutôt alarmantes. Les chiffres sont annonciateurs de la mort programmée de la rente pétrolière. Le taux de renouvellement des réserves s'est élevé à seulement 50% avait annoncé Saïd Sahnoun, le vice-président amont de Sonatrach. «Le domaine minier algérien a recélé des découvertes de l ́ordre de 92 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) l ́année dernière», indiquait un bilan de Sonatrach rendu public au début de l'année 2011. Cela veut dire quoi? «L'Algérie a donc consommé bien davantage que les accumulations de pétrole et de gaz mises à jour», avait conclu cet inquiétant rapport. Depuis une dizaine d ́années, aucune découverte de grande envergure n ́a été mise au jour. 26 ont été réalisées par Sonatrach en 2010. 15 découvertes ont été annoncées au cours du premier semestre 2012. Elles seraient de moyenne importance, selon les spécialistes. L'Algérie qui ambitionnait de produire 2 millions de barils par jour à l'horizon 2012 doit renoncer à cet objectif. Son quota de production a été ramené à 1,2 million de barils par jour depuis que l'Opep a décidé de réduire son offre pour faire face à la baisse des prix du pétrole. Faut-il s'en réjouir? «Il convient de ne produire que ce dont on a besoin. Les réserves préservées auront une plus grande valeur dans 10-20 ans. Il faut également penser aux générations futures», a estimé un expert. «En pompant d ́une façon inconsidérée...en 2032 nous serons à sec», a prévenu le Pr Chems Eddine Chitour dans une interview accordée à L'Expression au mois d'avril 2009. L'avenir des générations futures est-il hypothéqué? «Le problème reste entier à ce rythme d ́exploitation, il est possible d ́ailleurs que l ́on ait atteint le peak oil, car les découvertes faites annuellement sont inférieures de près de 40% à la production. Cela voudrait dire que nous entamons nos réserves, d ́autant que la déplétion sur d ́anciens champs est de plus en plus importante», avait fait remarquer le directeur du laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l ́Ecole polytechnique à Alger... Le sous-sol algérien s'épuise. Un indice qui ne trompe pas: Le premier forage pétrolier d'exploration offshore en Algérie sera réalisé par le groupe français CGG Veritas a révélé le patron de Sonatrach lors de sa visite à Tiaret. «Le contrat du premier forage offshore a été attribué (le 23 décembre, Ndlr) au groupe CGC Veritas...Nous communiquerons les précisions (du projet) plus tard», a laconiquement annoncé Abdelhamid Zerguine.