La classe politique a fermement condamné le gel des activités du FLN. Régissant au gel des activités et des avoirs du FLN, le porte-parole du FFS, Karim Tabbou, considère que «cette décision est un démenti cinglant au fait que le pouvoir se vante d'un Etat de droit». Le FFS voit dans cette mesure «une preuve que nous ne sommes pas dans un Etat de droit, puisque les putschs et les coups bas sont érigés en règle de fonctionnement du système». Rappelant que le FLN a été de tout temps un parti fondu dans les rouages du sérail et un instrument par lequel le pouvoir it le suffrage universel, Krim Tabbou traduit le verdict d'hier comme étant «une course effrénée vers le contrôle du FLN pour aller vers une élection présidentielle sur commande». «Nous sommes en face d'un pouvoir qui, à défaut de tout contrôler, trouve plus expéditif de tout fermer», a déclaré M.Tabbou qualifiant ce verdict de menace «adressée aussi bien à toute la population qu'au cadre d'expression politique pour une repentance politique sous peine de se voir exclus de la scène par l'instrumentalisation de la justice». Par ailleurs, le porte-parole du FFS a appelé «les militants de base du FLN en les exhortant à rester pacifiques et vigilants pour ne pas se laisser entraîner dans l'abime vers lequel les charlatans politiques veulent les pousser». Car, dit-il, «il ne s'agit pas de se battre pour son parti mais ce sont tous les citoyens qui sont appelés à se battre». C'est sur la même optique que le MSP, par la voie de M.Mokri, a réagi en appelant lui aussi à ce que «tout le monde ait la sagesse de préserver la stabilité et à éviter le pourrissement», considérant que «ce qui se passe constitue une preuve qu'on est loin de la stabilité politique». «On est pour le principe de stabilité, de démocratie et de liberté des personnes à se présenter aux élections présidentielles», une situation qui rappelle pour M.Mokri l'interdiction faite en 1999 au défunt Nahnah de se présenter à la présidentielle de 1999. Réuni en session extraordinaire à l'annonce de la décision qui a frappé le FLN, le parti de Louisa Hanoune s'est interrogé: «Où va l'Algérie?» dans un communiqué envoyé à notre rédaction. Voyant en cette décision un danger certain pour la nation, le PT a estimé, dans son communiqué, que les problèmes sont déjà étouffants pour que la nation puisse en supporter d'autres. Le Parti des travailleurs réaffirme que «du point de vue de la démocratie, chacun doit pouvoir être libre de participer aux élections ou pas, d'être candidat ou pas, de soutenir tel ou tel candidat ou pas, pour exercer son libre arbitre». Tout comme le FFS et le MSP, le PT a lancé un appel à la raison et à la responsabilité: «Le peuple algérien a payé un très lourd tribut depuis 12 ans. Notre pays est exsangue. Qui a intérêt à rééditer un scénario dont les conséquences ont été dramatiques», écrit le communiqué du PT. «C'est un précédent grave au détriment du FLN», a rapporté un communiqué du parti de Djaballah hier. «Il s'agit d'une preuve irréfutable d'un manque de culture démocratique chez les décideurs», lit-on dans le document d'El Islah qui estime que «le danger est réel pour la stabilité du pays et le doute sur l'honnêteté de la future présidentielle ne fait que se renforcer». Le PRA s'est dit outré par une décision «qui choque en profondeur l'opinion publique et engendre en elle un net sentiment d'injustice». Le PRA a appelé l'ensemble de la classe politique «intéressée par une alternative sérieuse et crédible à se réunir en urgence en vue d'arrêter une stratégie au-delà d'une demande de garanties improbables». Alors que le Ccdr, El Badil, le Cnsl, l'Unea, l'Unja, le Forum de la société civile et la Coordination des praticiens de la santé interpellent l'armée. «L'ANP a le devoir de sortir de sa réserve et de sa neutralité pour mettre fin à cette dérive totale.»