La longueur de la muraille frôle les 10.000 kilomètres La mobilité à Pékin est certes difficile, mais c'est le prix à payer pour admirer les sites touristiques de la capitale. Les motifs d'émerveillement ne manquent pas pour tout visiteur défiant les distances afin de se rendre en Chine. Monuments historiques et autres sites culturels s'offrent au voyageur dans l'enceinte même de la capitale. Seul bémol: la circulation intense qui vous oblige à patienter pendant des heures avant d'atteindre votre destination. Mais une fois que vous atteignez la place Tian An Men, vous êtes devant un symbole de la grandeur du pays. Les proportions de la place sont gigantesques. Mais peu de monde ose défier le froid glacial à moins sept degrés. En plus de la symbolique du lieu, le regard est attiré par les innombrables caméras de surveillance qui l'encadrent. L'accès y est d'ailleurs strictement contrôlé par des agents disséminés à travers les multiples portes d'entrée. Personne ne veut voir un remake des événements de 1989. Vous pensez être protégé du froid en pénétrant à la Cité Interdite située sur la même place mais c'est peine perdue. Les touristes ne font qu'admirer les merveilles sans jamais accéder à l'intérieur des salles jalousement protégées par des barrières. Les visiteurs se contentent de prise de photos de loin. Par contre, le site n'est que peu protégé des vendeurs à la sauvette. Ils vous proposent des guides expliquant tout l'historique de cette résidence des empereurs de Chine. D'autres vous proposent des friandises ou encore des gants et des bonnets pour faire face au froid. La police a beau leur faire la chasse, ils tiennent quand même à écouler leur marchandise. Réalisé entre 1406 et 1420, ce palais, d'une envergure inégalée, s'étend sur une superficie de 72 ha et fait partie des palais les plus anciens et les mieux conservés de Chine. Il est devenu un musée qui conserve les trésors impériaux de la civilisation chinoise ancienne et de très nombreuses oeuvres d'art chinois de première importance: peintures, bronzes, céramiques et instruments de musique, laques. Juste à côté, c'est le mausolée de Mao Tsé Toung qui s'offre au visiteur. Le pays continue de déployer ses charmes en attitrant les touristes vers d'autres monuments comme la Grande Muraille. Cet ensemble de fortifications militaires en plusieurs endroits marque la frontière Nord. C'est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l'homme à la fois en longueur, en surface et en masse. L'escalade est périlleuse. Les escaliers conduisant aux tours de surveillance sont glissantes en ce temps de verglas. On y vient des pays limitrophes, d'Europe, d'Afrique et des Amériques pour admirer le monument. Les touristes s'arrêtent un instant dans les cafétérias et les boutiques de souvenirs pour se reposer et reprendre des forces après la longue et pénible ascension. La longueur de la muraille frôle les 10.000 kilomètres mais la vue sur le relief montagneux est époustouflante. Des barrières naturelles telles les montagnes et les rivières ont contribué à la défense du pays. Depuis 1987, la Grande Muraille de Chine est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Scènes de vie quotidienne En plus des sites touristiques, le charme de la Chine est tout aussi visible dans les scènes de vie quotidiennes. Dans les rues, à proximité des centres commerciaux, des restaurants et des villages ancestraux, vous êtes constamment sollicités par des vendeurs qui vous proposent toutes sortes de marchandises. Debout devant leurs charrettes, des femmes et des hommes vous invitent à déguster des mets délicieux en guise de cuisine rapide. Des effluves qui s'y dégagent ne trompent pas sur la nature des menus. Ici, on y trouve saucisses, maïs et même des variétés de pain. Plus loin, vous avez droit à des illustrations des monuments historiques et des objets de la vie quotidienne. Si vous n'êtes que passablement attirés par ces vendeurs, vous pénétrez dans les diverses échoppes et les grandes surfaces qui offrent un grand choix de marchandises. Même l'enseigne française Auchan a flairé la bonne affaire en installant un magasin au milieu de la capitale. Rien que les rayons destinés au commerce alimentaire se déploient sur plusieurs mètres carrés. Partout, les clients s'agglutinent devant les étals. Ils sont attirés par les appels des vendeurs qui proposent des réductions de prix de toutes sortes de produits. Des femmes, des enfants et des hommes se déplacent entre les rayons des magasins pour effectuer le choix de leurs achats du jour. Les caissières ont du mal à faire face à ce flot humain. Au moment où l'on croit que tout est fini, c'est encore devant un nouveau marché qu'on se retrouve sur les places entourant les magasins. Cette fois-ci en plein air. Tissus et produits d'hygiène ainsi que les jouets attirent les clients. C'est période de fête et le Père Noël est un bon prescripteur. Resto halal Une fois les couffins remplis, c'est la pause casse-croûte. Là aussi, ce n'est pas le choix qui manque. Les musulmans, qu'ils soient résidents ou de passage, n'ont pas à se faire de souci. Ils ont la possibilité de respecter leurs coutumes culinaires en se dirigeant vers l'un des nombreux restaurants halal. Cela n'empêche pas pourtant d'être au contact des couleurs et des odeurs locales. Les plats sont particulièrement variés et épicés. En plus du traditionnel riz, vous pouvez tout aussi commander du poisson ou des pâtes. Si vous ne maîtrisez pas l'utilisation des baguettes, vous avez droit à des ustensiles et à un couvert plus commodes. Ensuite, c'est place à une autre spécialité du pays qui regorge de trois mille variétés de thé. Nous avons droit à une séance de dégustation et à un cours d'initiation à la tradition du thé grâce à une spécialiste qui maîtrise parfaitement le français. La cérémonie du thé obéit à un code bien précis. Ce breuvage est crédité de plusieurs vertus. Sur place, il est expliqué que c'est tout aussi bon pour retrouver le sommeil que pour retrouver la santé après des ennuis passagers. La vie des Chinois est rythmée par d'autres traditions comme le culte de Bouddha à la gloire duquel de nombreux temples sont élevés. Mais attention. Pour visiter Pékin, il faut être armé de patience. La circulation est si dense sur les autoroutes qu'il faut s'y prendre des heures auparavant pour arriver à l'heure aux rendez-vous. Nous avons failli faire les frais de cette saturation des autoroutes lorsque nous nous sommes rendus à l'invitation de l'ambassadeur d'Algérie. A propos de l'Algérie, l'offensive chinoise continue à travers l'ouverture de salles de cours de langue, d'invitations à la participation aux foires commerciales et poursuite du rapprochement diplomatique avec Alger. Ce sont les quelques indices qui renseignent sur la volonté d'approfondissement des relations avec notre pays. L'offensive En 2011, le Centre national du registre du commerce a fait état de l'existence de 110 commerçants chinois exerçant des activités en Algérie. Pour les personnes physiques, le chiffre s'élève à 635. C'est peu en comparaison avec les 8000 inscriptions d'étrangers. Mais cela n'empêche pas la vox populi d'imputer aux Chinois tous les maux de l'économie de l'Algérie, notamment lorsqu'il s'agit d'aborder le problème de la contrefaçon. Ce phénomène est très répandu en Chine. Dans des surfaces commerciales de plusieurs étages, on écoule toutes sortes de marchandises à bas prix. Les grandes marques européennes sont copiées. Vêtements, cosmétiques, maroquineries et appareils variés sont exposés. Les vendeurs vous tirent par les bras pour vous vanter non pas la qualité mais les prix bas. Vous pouvez d'ailleurs marchander à loisir. Au cas où le marchandage ne soit pas votre sport favori, vous pouvez vous diriger vers les boutiques de luxe. Les articles de luxe sont devenus une partie essentielle de la vie de la classe aisée en Chine. Les dispendieux consommateurs sont une aubaine pour les grandes marques du luxe. Leurs ventes en Chine ont fait un bond spectaculaire de 56% en 2011, après une hausse de 35% en 2010. Selon la presse, les Chinois assurent 25% des dépenses de produits de luxe dans le monde. Ils constituent ainsi la nationalité la plus consommatrice en la matière devant les Américains. Les Chinois vont aussi acheter leurs sacs, montres ou parfums à l'étranger ou à Hong Kong, où ils sont moins chers. Malgré tout, les fabricants de luxe voient un énorme potentiel dans la deuxième économie mondiale, dont la classe moyenne grandit rapidement. Des marques comme Louis Vuitton, Gucci et Yves Saint Laurent ont senti le filon depuis longtemps. Quant aux Chinois, ils y trouvent une façon rationnelle de dépenser leur argent. Et Pékin est l'un des endroits indiqués pour ce shopping de luxe.